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  • Tu es un homme intéressant, Scott Lang. Tu es un Avengers. Tu as une fille. Et tu as perdu beaucoup de temps, comme moi. Nous pouvons arranger ça.
  • Qui êtes-vous ?
  • Je suis celui qui peut t'offrir la seule chose que tu désires.
  • C'est-à-dire ?
  • Du temps.

L'introduction d'une nouvelle phase qui se fait dans le malaise et l'incompréhension

Notre micro gugusse préféré est une nouvelle fois de retour pour nous jouer un très mauvais tour avec "Ant-Man et la Guêpe : Quantumania", premier opus de la Phase 5 de Marvel, trente-et-unième long-métrage du Marvel Cinematic Universe et troisième épisode des aventures d'Ant-Man et La Guêpe. Une fois encore réalisé par Peyton Reed, un cinéaste extraordinaire qui réussit l'exploit de faire toujours pire que le film précédent, à travers un univers à taille variable qu'il ne sait définitivement pas exploiter au mieux de son échelle. L'introduction d'une nouvelle phase se faisant dans la douleur par le biais d'un périple qui sur le papier laissait pourtant espérer quelque chose de beaucoup plus conséquent. Sur un scénario de Jeff Loveness, on découvre un périple félon qui durant les premières minutes à l'outrecuidance de faire croire au début d'une aventure prometteuse pour le spectateur, qui va alors relâcher son attention pour mieux se faire absorber dans le monde Quantique. Une direction encourageante qui rapidement se révèle être un piège « It's a trap ! » justifiant les pires travers de la saga. Un résultat d'un classicisme inconséquent qui brille pour son manque d'ambition par le biais d'un récit qui n'en a plus rien à faire de rien. Ne reste que l'humour ! Une bonne grosse plaisanterie adressée à un public si jeune, qu'on a l'impression que Marvel a décidé de recruter de nouveaux fans depuis le berceau. « Vous les humains vous avez de la chance car vous avez sept trous, moi je suis malheureux car je n'ai pas de trous, et je veux un trou de balle ! » Une caricature humoristique malaisante qui ne cesse de se moquer et de grimacer sur elle-même, si bien que le moindre enjeu est automatiquement désamorcé.


Si le fond est une catastrophe on peut au moins espérer se rattraper sur la forme avec cet univers aux caractéristiques extraordinaires laissant transparaître un cosmos d'une richesse débordante. Manque de bol, tout n'est que dissonance anti-sensationnelle, à travers une réalisation brouillonne laissant apparaître une grosse macédoine d'effets numériques dégueulasses à la colorisation blafarde. Tout fait faux ! La direction artistique de Jordana Finkel est illisible, de même que la photographie de Bill Pope qui ne laisse aucun plan épique en mémoire. Antipersonnel de bout en bout ! Un fait regrettable pour cette dimension au design si particulier, qui entre de bonnes mains : « Peyton Reed, démission ! », aurait pu être la force principale du film. Les décors de Will Htay, de même que les costumes de Sammy Sheldon, pourraient être pertinent s'ils n'étaient pas une reproduction clownesque de Star Wars. « It's a trap ! » Voilà que Mickey Mouse a décidé de se palucher sur lui-même en reproduisant du Star Wars dans son microcosme super-héroïque Marvel. Une reproduction se retrouvant jusqu'à l'esthétique des êtres bizarroïdes peuplant le monde Quantique. Des apparences désincarnées sur des corps vides de fond, suivant les bons gros rouages scénaristiques tels des PNJ (personnages non-joueurs). Le Star Wars du pauvre ! Une impersonnalisation qui se retrouve jusqu'à la composition musicale totalement oubliable de Christophe Beck.


Je peux vous aider à rentrer chez vous. Et aussi vous faire gagner du temps. Mais ce sera donnant-donnant. Alors, qu'est-ce qu'on fait, Ant-Man ?


Au niveau des personnages, Paul Rudd en tant que Scott Lang alias "Ant-Man" est une nouvelle fois vide de qualité. Un personnage idiot qui ne sert pratiquement à rien et qui semble avoir la fâcheuse habitude d'oublier qu'il possède un pouvoir de rétrécissement dont il ne se sert presque jamais ! Un pouvoir incohérent puisqu'il est expliqué dans le premier Ant-Man que réduit à l'échelle d'une fourmi il devenait beaucoup plus fort physiquement, ce qui n'est plus le cas ici puisqu'on nous explique que c'est lorsqu'il passe d'une taille petite à une taille grande avec l'impulsion qu'il peut frapper puissamment. « It's a trap ! » Ant-Man n'est rien de plus qu'un super-héros stupide, impersonnel sur bien des niveaux qui passe pour un faire-valoir. Il aurait mérité davantage de considération. Evangeline Lilly pour Hope van Dyne alias la "Guêpe" est totalement oubliable, à l'image de Kathryn Newton pour Cassie Lang. Deux femmes qui auraient dû avoir mieux à faire. Fait amusant, je me demande pourquoi le film s'appelle Ant-Man et la Guêpe ! Michael Douglas pour Henry Hank Pym, ainsi que Michelle Pfeiffer pour Janet van Dyne, nos anciens Ant-Man et la Guêpe, sont une bonne surprise. Les seuls personnages attachants offrant un minimum de dynamisme à la structure dramatique. On en vient même à regretter qu'ils ne soient pas les héros principaux de ce périple navrant.


Côté vilain, arrive "MODOK", alias Darren Cross par Corey Stoll. Je me demande comment le comédien a pu accepter de jouer dans un rôle si dégradant et rabaissant. Un méchant nauséabond détestable tourné en ridicule par un traitement grand guignolesque à vomir aussi bien dans le fond que la forme. Mais quelle honte ! MODOK, c'est un très mauvais moment à passer ! « It's a FUCKING trap ! » Arrive enfin celui pour lequel on justifie la conception de ce film avec "Kang le Conquérant", nouveau grand méchant du MCU devant reprendre le flambeau après Thanos (bonne chance). Jonathan Majors que l'on avait déjà vu en tant que "Celui Qui Demeure" dans la première saison de Loki, et qui revient cette fois-ci en tant que Kang. Un méchant dont on explore les motivations à travers une conduite intéressante pour un charisme non négligeable qui malheureusement sombre dans la médiocrité globale du film. Un méchant emblématique sacrifié au nom de l'humour et de la pitrerie d'une résultante clownesque, où des fourmis intelligentes se trouvent être les seules à pouvoir affronter et vaincre le terrible Kang, qui d'un coup devient bien moins terrible. Un moment très gênant à passer. Côté action on le voit un peu à l'œuvre à travers une puissance importante fatalement gâchée. Des affrontements anti-épiques à l'image de toutes les actions qui sont d'une banalité exaspérante. Le duel final à quatre est une honte. Il est résolvé en moins d'une minute. Puis intervient un combat mano à mano entre Scott et Kang qui le défonce allègrement. La première scène post-générique durant laquelle on découvre des milliers d'autres Kang est tout à fait dégueulasse. Un joli doigt d'honneur à la suite à venir qui ne donne pas du tout envie de s'investir plus intensément dedans.


CONCLUSION :

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania réalisé par Peyton Reed en tant que premier opus pour la Phase 5 du Marvel Cinematic Universe, se positionne comme une introduction au potentiel conséquent gâché par tous les travers détestables de la licence qui s'en donne à cœur joie, en mode « Rien à foutre ! ». Un résultat terriblement décevant.


Un grand n'importe quoi qui fourmille d'idées affligeantes pour des personnages délaissés de nuances dans un long-métrage abandonné par son cinéaste.

  • Il peut réécrire l'existence même. Disloquer des flux temporels. Ne lui accorde aucune confiance.
  • Peu importe qui il est. J'ai manqué trop de choses. Grâce à lui on pourra avoir une seconde chance.
B_Jérémy
4
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le 18 févr. 2023

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