C'était donc ça la tannée annoncée? Le film qui termine d'enterrer le Marvel Cinematic Universe dans la médiocrité absolue?
C'est ce qui est sur toutes les bouches depuis quelques jours entre les projections avant-premières et la sortie officiel hier, à l'heure où j'écris ces mots.
S'agissant ni plus ni moins que la poursuite de l'histoire annexe de second plan d'un petit héro du MCU: le bien nommé Ant-man et sa comparse la Guêpe. La saga Ant-man a toujours été réfléchie comme l'équivalent des quêtes annexes dans les jeux-vidéos; vous pouvez vous en passer si vous souhaitez vous cantonner à la trame principale de l'histoire, mais si vous vous y arrêtez vous passerez quand même un bon moment.
Pour autant, le petit héro qui suit sa petite histoire de son coté à par le passé et via ces deux premiers films raccroché quelques gros wagons de la fresque principale du MCU.
La proposition Ant-man par Marvel Studios c'est donc ça; des histoires annexes, de la comédie mais un liant subtil entre les gros projets Marvel.
Je n'attendais rien de Quantumania et j'ai pourtant été agréablement surpris, bien loin des critiques très acerbes et acides que j'ai pu lire ça et là. Pire que Thor 4? Vraiment?
Il y a plus de bonnes idées en dix minutes de ce film qu'en deux heures de Love & Thunder ou de Wakanda Forever. Marvel Studios en la personne de Peyton Reed nous propulsent dans le monde quantique, qui n'est ni plus ni moins que le monde de l'infiniment petit.
Rien que cette proposition rend le film bien plus original que n'importe quel long-métrage de science-fiction moyen sorti ces dix dernières années.
Certes, le monde quantique dépeint par Peyton Reed rappelle grossièrement l'univers de Star Wars par bien des aspects, et parfois pas ces meilleurs... mais si l’exécution laisse parfois à désirer, Quantumania aborde un monde jamais exploité au cinéma.
Visuellement raté?
Il faut avouer que la proposition visuelle est assez inégale sur la durée du film. Par moment le monde de l'infiniment petit caresse la rétine par ses trouvailles visuelles, puis vous donne envie la seconde d'après de vous arracher les yeux. Inégal oui, raté non.
Pêle-mêle des pirouettes numérisés un peu ratées, des extra-terrestres mal modélisés, des cascades peu convaincantes, quelques fonds verts mal dissimulés... des défauts visuels qu'on oublie devant d'autres belles idées visuelles du film.
En terme d'humour, Reed évite de nous faire une Taika Waititi et propose ce que je considère comme la dose adéquate de comédie dans un film estampillé Ant-man.
D'ailleurs, ils se permettent même d'abaisser très légèrement les curseurs en nous faisant grâce de quelques running-gags éprouvés du premier et du deuxième film. Certaines vannes sont bien débiles et vous extirperont au pire un soufflement de nez, au mieux un petit rictus... on est tout de même largement devant Thor 4 qui se noyait dans une tartinade de fun sans gout, ni queue, ni tête, ni rires.
Mon conseil avant de vous lancer à l'assaut du visionnage de Ant-Man 3; faites un petit tour dehors, touchez de l'herbe, regardez Thor 4, et ensuite mettez-vous Quantumania et vous passerez un moment bien plus agréable que la headline de Ecran Large décrivait.
En vrac, j'ai aimé
- Un monde inédit à découvrir au cinéma
- La bande originale, pas si originale mais se démarque pour une production Marvel
- Un très bon Jonathan Majors campe un très bon Kang
- De belles trouvailles visuelles et des bonnes idées
- Paul Rudd is daddy
J'ai moins aimé
- Une économie de moyen qui se ressent par moments (CGI, fonds verts, ...)
- Un scénario pas si surprenant
- Personne ne semble avoir osé dire à Michelle Pfeiffer qu'elle jouait mal?