En quoi la mise en scène de l'esclavage serait-elle répréhensible ?
Est-ce la faute des producteurs si leur film a rencontré le public alors que le mouvement Black Lives Matter reprenait du service suite au décès de George Floyd ?
( mort fin mai 2020 ; le tournage avait débuté... en 2019 )
On ne va non plus faire un pâté parce que le film est présenté comme appartenant au genre "épouvante", alors que... pas du tout.
On serait d'ailleurs plus dans l' "éprouvante" (lire ce qui est dit plus bas à propos d'une des protagonistes).
Soyons sérieux...
Peu importent les motivations des initiateurs du projet. Voyons du côté de la réalisation : le comment plutôt que le pourquoi.
Et là, force est de constater que l'on n'a pas tant que cela à se mettre sous la dent.
Hormis une photographie et quelques plans magnifiques, Antebellum peine à accrocher, manque de relief et de tension. D'autant que la séquence-clef, explicative, est tout à la fois mauvaise et mal insérée.
Mal insérée, car elle coupe le rythme d'un film qui en manque déjà.
Mauvaise parce qu'elle est artificielle, outrancière, et que les actrices y jouent mal, tout particulièrement l'obèse morbide (archi-formatée, avec son langage grossier, son humour vulgaire et ses mimiques convenues).
Quand bien même ce personnage serait volontairement destiné à s'aliéner le public blanc, afin de susciter le débat, il n'empêche que ni son profil ni son jeu ne s'élèvent au-dessus de celui d'une Kim (Kimberly Ann, héroïne de la série The Parkers, 1999~2004) : on quitte le cinéma pour s'affaisser dans la sitcom à la petite semaine...
Quant à pleurnicher parce que la libération d'Eden/Veronica se fait en dessoudant vigoureusement quelques caucasiens et que ah-la-la-ça-risque-de-raviver-les-tensions... ne comptez pas sur moi : c'est un peu comme reprocher au chef Brody (Jaws) de s'en sortir en dégommant le requin...
C'est bien un grand blanc la cause du mal, non ? ... pas un banc de sardines...