"Anthony Zimmer" fait partie de ses films qui supposent de la part du spectateur de céder à la fameuse "suspension consentie d'incrédulité". En effet, si celui-ci s'amuse à lister et analyser chaque incohérence et chaque facilité au sein du scénario (malin et manipulateur, à défaut d'être rigoureux), c'est que Jérôme Salle aura perdu son pari, et le ressenti général sera déplaisant.
Si à l'inverse, on préfère se laisser charmer par cette intrigue originale et mystérieuse, qui nous mène d'emblée sous le soleil de la french riviera, sous les dorures d'un palace cannois, en compagnie de deux comédiens élégants, on passera un bon moment dans cette atmosphère glamour et inquiétante.
Le premier long-métrage de Jérôme Salle apparaît bref et intense, jalonné de rebondissements, répondant au rythme idéal d'un bon divertissement. D'ailleurs les producteurs américains ne s'y sont pas trompés, rachetant les droits afin d'en proposer un remake insipide ("The Tourist", avec Johnny Depp et Angelina Jolie).
Les deux têtes d'affiche françaises, Yvan Attal et Sophie Marceau, se montrent plutôt convaincantes et très complémentaires, dans une distribution complétée par le vétéran Sami Frey, ainsi que par Samir Guesmi et Gilles Lellouche dans de petits rôles.
Pour peu que l'on ne s'attarde pas trop sur ses menus défauts, "Anthony Zimmer" offre donc un moment agréable et sans prétention, pur divertissement du samedi soir dans la tradition du polar français grand public, doté en prime d'un sacré final twist d'inspiration hollywoodienne.