Antoinette dans les Cévennes met à l'honneur la pétillante Laure Calamy en prise avec un âne têtu pour les beaux yeux de son amant. Et un portrait de femme ensoleillé.
Antoinette dans les Cévennes met enfin en tête d'affiche l'un des seconds couteaux les plus talentueux du cinéma français de ces dernières années, Laure Calamy, véritablement révélée en secrétaire haute en couleur dans Dix pour Cent. Plus qu'un premier rôle, Caroline Vignal taille un personnage sur mesure à l'actrice qui peut ici déployer toute la richesse de son jeu et de son immense talent dans un portrait de femme radieux.
Antoinette dans les Cévennes suit donc l'histoire d'Antoinette, maîtresse d'école et de l'un des pères de ses élèves qui après l'avoir planté pour une semaine en amoureux décide de rejoindre ce dernier avec sa famille dans les Cévennes. Femme amoureuse, tour à tour brisée puis déterminée, Laure Calamy passe par une large palette d'émotions dans un impressionnant numéro d'équilibriste qui épouse la forme d'un séduisant récit d'émancipation .
Randonémancipée
Car malgré tous ses talentueux seconds rôles (Monsieur Fraize, Olivia Côte et Benjamin Lavernhe de la Comédie Française), le film est véritablement porté par le numéro endiablé de Laure Calamy (et de son âne). Avec en filigrane le Voyage avec un âne dans les Cévennes de Robert Louis Stevenson, Antoinette dans les Cévennes déjoue à merveille le cliché de la femme trompée pour le transformer en un récit épris de liberté d'une femme qui se refuse à toute obligation.
Parce que Caroline Vignal compile ici tous les rôles de charmantes, envahissantes et dociles femmes que Laure Calamy avait interprétée jusqu'à présent pour en proposer une brillante synthèse. Femme de personne qui rejette les conventions établies, Antoinette ne sera la femme de personne que de sa propre vie, reprise en main grâce aux yeux doux d'un âne entêté. Au cours d'une randonnée aussi rythmée que séduisante, le film prend la route d'une marche féministe drôle et pertinente.
En plus de prolonger sur grand écran un climat estival qui se conclut sur des notes plus qu'incertaines, Antoinette dans les Cévennes réussit le pari d'une comédie féministe radieuse, et une place enfin méritée pour Laure Calamy, qui la mènera peut-être jusqu’au César amplement mérité. En attendant qu'elle quitte les Cévennes.