Initialement prévu pour le Festival de Cannes de cette année, "Antoinette dans les Cévennes" débarque donc en pleine "rentrée cinématographique" (entre gros guillemets) avec une fraîcheur bienvenue.
Contant l'histoire d'Antoinette, une jeune institutrice partit rejoindre, sur un coup de tête, son amant en vacances dans les Cévennes avec sa famille, la réalisatrice Caroline Vignal (dont c'est le deuxième film en... 20 ans) dresse avant tout un parcours initiatique plutôt qu'une comédie romantique classique (ce que le film n'est pas).
En effet, le plus intéressant n'est pas la relation entre Antoinette et son amant mais, au contraire, celle entre cette dernière et son âne (répondant au nom assez improbable de Patrick) qui va lui servir à la fois de confident et d'ami. Sur base de cette relation plutôt étonnante, va résulter toute une série de situations à la fois comiques et réflexives dans lesquelles la pauvre Antoinette se questionne sur elle-même, au point même d'évoluer au contact de l'animal.
Si on s'attache autant à Antoinette, c'est en grande partie grâce au talent de son interprète, la comédienne Laure Calamy dont le jeu sonne toujours juste, mélange bien dosé d'émotions retenue et de pur comique, le tout saupoudré par le visage très expressif de l'actrice et ses mimiques diverses. A ses côtés, l'âne Patrick constitue un magnifique partenaire de jeu, mignon et très attachant.
Ceci dit, si "Antoinette..." est certes un joli petit film initiatique, il est ponctué de pas mal de défauts qui empêchent de le rendre excellent, à commencer par pas mal de lenteurs (le film met beaucoup de temps à démarrer) et de séquences répétitives (l'héroïne avançant de chalet en chalet avec toujours les mêmes scènes de salutations et de repas qui ne servent pas vraiment à grand chose). De même, l'humour du film, bien qu'amusant, est au final assez sous-exploité et reste assez bon enfant, ne faisant pas honneur au tempérament bien trempé du personnage principal.
Reste un bonne petite comédie française sympathique, sans grande surprise et assez inégale mais rehaussée par l'énergie communicative et le talent de son interprète principale, que l'on espère revoir dans beaucoup d'autres films à venir.