1983 : Anvil joue au Japon aux côtés de Bon Jovi et des Scorpions. La foule est en délire. Cela aurait pu être le début de la gloire... Mais en fait non. Plus de trente ans après leurs débuts et malgré 13 albums studio au compteur, les deux fondateurs du groupe n'arrivent pas à vivre de leur art. Des pointures comme Lemmy Kilmister ou Slash les citent pourtant parmi leurs influences. Ce n'est donc pas une question de talent. Plutôt un mélange de malchance, de managers incompétents et de sonorités un peu trop "old school".
Au lieu de retracer l'histoire exhaustive du groupe, le réalisateur a suivi les deux Canadiens pendant une tournée européenne qui, forcément, vire au désastre : public quasi-absent, concerts non rémunérés, ambiance pourrie, etc. Endettés pour produire leur treizième album, ils n'arrivent même pas à se faire distribuer par une maison de disque... Bref, une interminable galère.
Alors, les gars d'Anvil sont-ils deux gros losers ? Clairement pas car, humainement, ce sont des gens purement extraordinaires, en plus d'être de talentueux musiciens. Pour nous en convaincre, le réalisateur est parvenu, sans le moindre voyeurisme, à s'immiscer dans leur intimité pour nous en montrer le meilleur comme le pire, de leur paisible vie de famille à leurs terribles engueulades au sein du groupe.
Un documentaire extrêmement touchant sur deux passionnés qui, après trente ans de carrière, courent toujours après leurs rêves d'adolescents.