C'est vraiment pas l'année d'Hugo Becker et Rod Paradot, qui jouaient déjà dans Vaincre ou Mourir, et que l'on retrouve aussi ici. J'ai rarement vu un film qui en fait autant dans tout ce qu'il essaye de faire, et échouer aussi misérablement. Déjà, niveau esthétique, tout est trop. Les néons dégueulasses, les gros plans qui jouent sur le flou, les cadres sur-réfléchi mais qui ne font rien (ce plan feu d'artifice Tour Eiffel restera à jamais gravé dans mon crâne), ce qui fait qu'aucune émotion ne réussit à être procurée au spectateur, perdue dans un gloubiboulga. Même pire, le film en devient nanardesque. Les scènes n'ont aucun sens, le cadreur fait un AVC avec la caméra, tout le monde est content. Le tout avec de la fumée, mais genre beaucoup beaucoup de fumée. Partout. Mais ce qui fait que je pleure de rire lorsqu'un personnage assez important de l'intrigue meurt. Et c'est très grave quand même.
Niveau écriture, c'est la même. Le film est découpé en chapitres, narré par l'héroïne, mais rien ne fait sens. Déjà, c'est moche. Annoncer les chapitres par un journal en boucle, et une voix off horrible, bon, j'ai vu mieux. Puis, les personnages sont super mal écrit, et, ultra edgy. Fin, le personnage de Niels Schneider, c'est un émo. Finito. Et ce qui fait que des acteurs que j'apprécie en tant normal sont totalement perdus, et terminent par mal jouer, comme Alice Isaaz par exemple. Et qui n'aide pas l'écriture, il y a cet amour qu'à le film pour les anachronismes. La bande-originale est agréable aux oreilles, mais n'a aucun sens. Le générique sur I wanna be your dog des Stooges, why not, mais pourquoi ? On place du Death in Vegas, le générique de fin sur une trend TikTok, fin la BO n'a aucun sens. C'est entièrement juste pour faire une BO playlist à la Tarantino. Mais ça fonctionne jamais. Les voir danser sur une musique américaine des années 50 fonctionne pas. Comme, en fait, l'entièreté du film.
Donc pourquoi pas 1 ? La mise en scène est aux choux, les acteurs pareils, le scénario, n'en parlons pas. Et bien, déjà, y a Artus. Sa prestation est bizarrement bonne, et son personnage est peut-être le mieux écrit (ça n'en fait pas un bon personnage pour autant). Et la séquence de sa mort est la seule séquence du film qui fonctionne. De là à dire que j'ai été touché, peut-être pas, mais au moins, elle fonctionne. Et il y a une séquence clipesque mais qui fonctionne, je ne sais pas trop comment : celle où on les voit comme une famille.
Rarement vu un film aussi adolescent, m'as-tu-vu, et edgy. A 12 ans, j'aurais surement apprécié.