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"A great civilization is not conquered from without until it has destroyed itself from within." W. D

Apocalypto est le genre de découverte à ne pas manquer. Si les plus méfiants peuvent arquer le sourcil en voyant Mel Gibson (et ses positions souvent bien tranchées, il faut l'avouer) à la réalisation, pas d'inquiétude à avoir pourtant.
J'ai été très étonnée du déluge de critiques dites "professionnelles" qui s'est abattu en cascade sur le film (à mon avis bien plus pour tacler Mel Gibson que son œuvre en elle-même). Je n'ai qu'une chose à répondre à ces "We are the world" qui conspuent encore et toujours les méchants Occidentaux racistes et bourrés de préjugés envers les gentils indigènes.
Alors certes, on n'a pas été super sympa avec les Mayas et autres populations Aztèques. Je ne connais personne d'assez intelligent pour soutenir le contraire, et ce n'est de toute façon pas la question abordée par le film.


Le projet était pourtant clair : révéler que les hommes d'Amérique centrale n'ont pas attendu l'arrivée de l'homme blanc pour se livrer à des massacres AVÉRÉS, des sacrifices et autres festivités au sommet de leurs célèbres pyramides. ET C'EST TOUT. L'homme est un loup pour l'homme, quelle que soit la couleur de sa peau, la jungle dans laquelle il chasse, ou l'époque à laquelle il vit. Par ailleurs, le film est un hommage à la nature dans son ensemble. Les couleurs de forêt, la faune qui s'y faufile, la lumière des rayons solaires à travers les feuillages... Tout est une ode à la vie simple et brisée du personnage principal et de sa petite famille. Écartés de tout grand rassemblement humain, les survivants de la tribu décimée découvrent une société maya sur le déclin, enchaînant les décapitations et se complaisant en fastes et cérémonies aussi écoeurantes que probablement vitales pour maintenir la foi et l'espérance d'un peuple victime de malnutrition et de maladies évidentes. Et ? Il y a quelque chose qui vous choque ?
Je n'ai jamais vu personne s'émouvoir des films traitant du déclin de la civilisation romaine, dévoilant pourtant les tares d'un peuple de plus en plus enclin à se laisser envahir par les peuples autrefois conquis. Mel Gibson prend le parti de l'innovation et dévoile à nos yeux d'initiés le même phénomène à l'autre bout du globe. Phénomène éternel. Les hommes s'élèvent et retombent, les civilisations atteignent leur âge d'or, pour immanquablement finir par voir leur empire s'effondrer.
Apocalypto est un film sur la survie.



  • Celle des traditions perpétrées par les tribus.

  • Celle des cités mayas à travers le culte des dieux, vainement destinés à obtenir une vie meilleure.

  • Celle d'un homme qui n'a plus rien à perdre et qui témoigne sous nos yeux d'une volonté de vivre haletante.

  • Celle d'une femme enceinte et de son fils coincés dans un puits de fortune.

  • Celle des hommes dans leur ensemble, au cœur d'un univers hostile.


En cela, Mel Gibson frappe fort et livre une odyssée qui prend son spectateur aux tripes. Il ne fait pas un film sur la civilisation maya en elle-même (ce qui à mes yeux annule totalement les critiques du style : "Gnagnagna et les découvertes scientifiques des mayas gnagnagna"). Ouais. Aussi pertinent que de rappeler que le Moyen-Orient est à l'origine des mathématiques et de la médecine, quand on voit aujourd'hui les talibans recouvrir de leur hégémonie des populations étouffées et condamnées à des connaissances limitées.
Gibson ne prétend pas qu'un peuple est plus stupide qu'un autre. Il se focalise sur son héros, dépeint une fresque splendide, convaincante et haute en couleurs, nous oblige à plonger avec le personnage dans une course-poursuite terrifiante et sans fin.
Par ailleurs, le fait d'avoir tourné en langue originelle apporte incontestablement un charme incroyable au film, et nous téléporte en un clin d'œil cinq siècles plus tôt. L'arrivée des premiers conquistadors ne se veut pas orgueilleuse. Elle ne rappelle que l'imminence d'une chute, précédant une victoire dont les Européens n'ont eu qu'à tendre la main pour s'en emparer.


Fable efficace et prenante, à n'en pas douter, sur fond planant de la BO d'un James Horner à l'époque encore inspiré.

Créée

le 2 janv. 2017

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SerenJager

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