Film bien complexe à critiquer, Apocalypto est une oeuvre maîtrisée, puissante, dont on ne peut pas vraiment sortir indifférent.
J'ai pu voir qu'on lui reprochait des inexactitudes historiques ou autre. Pour moi, ce n'est pas le sujet. Ce film n'est pas une reconstitution. Ce film n'est pas un manuel d'histoire.
Ce film raconte l'aventure nerveuse, forte, d'un jeune père venant de perdre le sien dans des conditions parfaitement abominables.
Réduit au strict minimum, c'est une course poursuite dans la jungle aux lourds accents de malédiction.
Qui finit bien.
Ca pourrait être léger mais curieusement ça ne l'est pas. Les acteurs sont très bien. La langue qui m'était parfaitement inconnue est un bon choix. C'est un peu léger comme argument me direz-vous, mais voilà tout de même quelqu'un qui décide de tourner un film en maya yucatèque.
Le film s'agence plus ou moins comme une suite de coups de chance extraordinaires, mais qui ne sont pas une surenchère, et pas non plus un permanent deus ex machina. Dans ce film, on ne vous fait pas croire que le personnage principal va se faire buter pour au final qu'un de ses potes, qu'on avait laissé pour mort depuis dix minutes, assène un coup fatal à l’assaillant.
Non. Le personnage souffre et se prend des flèches dans la tronche. Ca déconne pas.
Il y a une ambiance très grave et lourde dans Apocalypto, qu'il faut probablement prendre comme une allégorie de je ne sais quoi.
A la fin, la course poursuite se termine quand le perso principal et ses assaillants se retrouvent nez à nez avec des bateaux espagnols, qu'on imagine tout juste arrivés sur le continent, et nous spectateurs, savons que la barbarie à suivre sera au minimum aussi terrible que celle dont nous fûmes témoins. C'est bien senti.
Mais pas besoin d'aller aussi loin pour apprécier le film. De toute façon, une allégorie d'un thème seul pendant deux heures, c'est chiant, et pour vous faire passer la pilule du fait qu'au fond le film ne dit pas non plus grand chose, vous avez une forme que j'ai personnellement trouvée impeccable.
Bravo Mel !