Ah la la sacré Mel! Il ne peut pas s'en empêcher! Va-t-il chercher un héros tragique dans chacune des civilisations du monde?! Va-t-il à chaque fois exterminer son peuple dans des mares de sang, exploité qu'il est par une puissance politique et militaire aussi cruelle qu'aveugle?! Va-t-il torturer encore longtemps la famille de ses héros pour en faire un personnage encore plus attachant et méritant?!!
Après Braveheart, The Patriot et le super-héros ultime, j'ai nommé Jésus Christ (à prononcer à l'américaine pour un effet des plus grandiloquent), nous voici plongés dans la jungle amazonienne avant que l'homme blanc ne vienne la défricher, emportant au passage certaines des civilisations les plus évoluées de leur temps. Nous y découvrons la vie paisible d'une tribu de chasseurs cueilleurs au moment où la puissance dominante du coin décide d'en faire ses prisonniers, mais comme vous connaissez bien Mel, vous savez que ça ne se passera pas sans quelques difficultés sanguinolentes et rocambolesques.Malgré cette tendance à toujours faire le même film, il faut bien avouer que ça reste souvent très efficace.
La réussite d'Apocalypto tient aussi au fait que le réalisateur a voulu créer un univers en tout point fidèle à ce qu'était la civilisation méso-américaine, dans les costumes (mention spéciale à la scène du sacrifice qui rend parfaitement la dimension onirique du statut divin de la caste régnante) et dans les dialogues en langue de l'époque (je me demande bien comment Mel s'est débrouillé vu que ces civilisations ne nous ont pas, à ma connaissance, laissé de documents écrits).
Ajoutez à ça une bande d'acteurs extrêmement convaincus de leur fait (le chef des méchant à un charisme de fou avec son costume de barbare et le héros est une vraie teigne) et vous obtenez un film historique à la sauce Hollywood : bien fichu, spectaculaire mais un brin réducteur...(cf. le traitement de la menace espagnole)