Appaloosa : une photographie superbe, deux acteurs et deux personnages en symbiose parfaite, le cadre aride du nouveau Mexique, beaucoup de poussière, peu de parole, un train à vapeur traversant les paysages désolés, une petite ville paumée du Far West, des plans larges quelques indiens, un méchant et ses sbires, un puma sur les hauteurs, le soleil qui frappe dur et fort, un duel tel qu’on aime les voir dans les westerns, un humour discret qui ne prend pas trop de place, un western qui fait du bien !
Appaloosa s’ouvre sur le meurtre de trois hommes de la loi venus faire leur travail. Ce meurtre initial conditionne toute l’histoire. Puis au loin deux cavaliers : Virgil Cole et Everett Hitch : deux as de la gâchette dont la spécialité est d’instaurer la loi, là où elle est absente. Sitôt arrivés, ils sont nommés shérif et adjoint. Leur mission, une fois nommés, est bien sûr de coincer l’auteur du meurtre des hommes de loi.
Un autre élément s’ajoute à cette intrigue : une femme : Allison French, une vraie tête à claque… selon moi ! Elle minaude et pourtant les deux hommes sont sous le charme : elle est belle, selon eux, parce que moi je ne trouve pas ! Elle est élégante, elle parle bien, elle joue du piano, elle cuisine bien ! Mais si je n’ai pas été séduite par ce personnage, je le trouve malgré tout intéressant. Allison, c’est une femme qui tente de survivre dans un monde de barbares et pour cela elle cherche simplement à se mettre avec le plus fort ! Difficile à dire où est l’amour dans tout cela, ce n’est pas le sujet… Ce qui compte, c’est la survie et c’est d’apaiser ses peurs. Virgil et Everett apprennent à la connaître et à l’accepter telle qu’elle est.
La complicité des deux hommes est palpable de bout en bout, elle passe par les regards, les silences, les quelques paroles échangées, les actes. Deux hommes inséparables travaillant ensemble depuis 12 ans, se comprenant sans avoir besoin de parler, tous deux sur la même longueur d’ondes. L’un commence une phrase, l’autre continue et précise. Virgil parle davantage, mais il cherche souvent ses mots et c’est Everett qui les lui souffle. Il est aussi plus direct. Ainsi, il demande à Allison quand il la rencontre pour la première fois : « You’re not a whore? » tandis qu’Everett désapprouve en silence la rudesse de la question ! C’est aussi Everett qui retient Virgil qui réagit avec un accès de rage. Ils forment ensemble un équilibre parfait. C’est ce duo qu’on a plaisir à voir évoluer ensemble. Cependant Allison qui fait irruption dans leur vie vient changer le cours de leur existence.
Deuxième film réalisé par Ed Harris et son premier western, Appaloosa fait honneur au genre sans le révolutionner. C'est un western que j'ai eu plaisir à regarder.