"L'apprenti Gigolo" n'est pas juste un film sur une petite histoire new-yorkaise, c'est un film-jazz. Tout comme un morceau de musique que l'on écoute dans un petit bar au fin fond de la ville qui ne dort jamais. Les personnages, les sentiments s'entre-mêlent avec délicatesse, avec fluidité et volupté.
Je suis vraiment épaté par ce film qui raconte le récit comment un homme (joué par l'auteur du film: John Turturro) va se mettre à coucher avec des belles (et riches) femmes pour de l'argent, managé par Woody Allen. Le duo d'acteur m'avait déjà semblé prometteur dans la bande annonce et je ne suis pas déçu. Le génie du film consiste à mélanger des personnages, des univers très différents sans fausses notes, dans un mélange harmonieux et délicieux. Comme un bon morceau de jazz où les instruments semblent se répondre malgré leurs différences.
Le film reste en retrait des écueils ou des facilités propres à la thématique de la prostitution. Il n'est jamais glauque, jamais larmoyant, jamais dramatique, jamais consensuel, jamais juge des actes. Le film reste en retrait des codes trop exploités et garde pour lui les effets de style ou de sentimentalismes. Car pourtant, malgré la sobriété du film, l'on est touché par la tendresse, la gaucherie et les émotions des personnages qui sont assez fins.
Cette finesse dans l'écriture, la réalisation et le jeu des comédiens est vraiment rafraichissante et bienvenue. Le film à un peu le gout d'un Woody Allen sans en être un. On dirait "Manhattan" revisité par les frères Coen, donnant lieux à des situations burlesques et hilarantes. Les scènes dans le quartier juif sont d'ailleurs dignes d'un "Burn After Reading" ou de "Simple Man".
Voilà, si vous aimez le cinéma new-yorkais, la finesse, le jazz et l'amour, allez voir "Apprenti Gigolo" de Turturro. C'est beau. Bisous