Dans la droite ligne des productions Spielberg des années 80, Arachnophobie est un film à la fois familial et gentiment horrifique totalement efficace. Première réalisation de Frank Marshall qui a produit les grands films d’aventures de cette décennie, le résultat porte la marque d’un certain savoir-faire acquis au contact de Spielberg. L’ouverture dans les superbes paysages du Venezuela, l’arrivée de la famille et le début du carnage sont savamment orchestrés. L’introduction des différents personnages fonctionne à merveille et les bonnes doses d’humour injectée, notamment, par celui interprété par John Goodman en font un film tous publics que même les sympathiques scènes de frissons ne feront pas fuir. Les arachnophobes y trouveront, cependant, leur compte niveau adrénaline.
Cette série B de luxe est une réussite et, assurément, une référence dans le film de vilaines bestioles. Avec son chouette casting, ses effets spéciaux de grande classe et son récit fluide qui emporte facilement le spectateur, tous les éléments sont réunis pour assurer le spectacle. Paradoxalement, c’est d’ailleurs peut-être là que le bât blesse. Propre et carré, le film manque sûrement de personnalité pour se démarquer de la concurrence. Respectant à fond tous les codes du genre, il semble prisonnier d’un processus connu sur le bout du doigt et dénué de toutes surprises. Le final, notamment, qui joue la surenchère lors d’un duel épique entre le personnage principal et l’araignée a tendance à agacer plutôt qu’à impressionner tant il ne semble jamais imprévisible quant à son dénouement.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Le savoir-faire est évident et il réserve un bon moment de divertissement que le genre peine trop souvent à atteindre. Les petits frissons sont au rendez-vous, l’action et l’humour aussi, et on peut être étonné de découvrir que ce petit classique du genre n’est pas aussi connu qui le mérite.