Dans un Paris à la manière de Blade Runner (l'original au cinéma de 1982), le long métrage Arès met en scène la question de la prise de pouvoir par l'argent, les sociétés privées : les Tours contre un Etat, un service public détruit après avoir fait faillite.
Une liberté de façade venue remplacer la démocratie ; une science sans éthique ; un corps dont on peut (enfin) librement disposer... Et certaines de ses conséquences.
Celles et ceux qui parlent, qui ont ce courage, celles et ceux qui écoutent et qui ont ce courage sauront voir dans ce long métrage quelque chose d'un avertissement (datant de 2016) qu'il serait bon de prendre au moins un peu au sérieux. N'est-ce pas ce qui nous attend si nous ne nous réveillons pas ? C'est à ça que servent les Arts, c'est à ça que sert la science-fiction, bien que dans Arès, un goût de notre actualité sourde laisse une trace amère au fond de la gorge.
Parfois il est bon et salutaire de résister même si l'on est seul.e à penser ce qu'on pense. Tenir face au discours majoritaire simpliste, tenir face à la pensée unique et revoir sérieusement la définition et l'histoire de l'anarchie, et finir de la confondre avec désordre et chaos.
Une belle distribution sert le propos rabelaisien :
"science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
Quelques erreurs à pardonner devant l'ambition du propos.
Bonne séance !