Love in the Afternoon pêche d'un rythme mollasson. Il faut tout le charme d'Audrey Hepburn et toute la prestance de Gary Cooper pour retenir l'attention du spectateur. Les roucoulades curieuses - quasi malsaines et qui n'en sont d'ailleurs pas - des deux protagonistes tiennent difficilement en haleine durant une bonne heure. La faute à des caractères qui se dévoilent peu, un ton quasi lénifiant qui peine à prendre corps. Non, vraiment, exactement comme un après midi d'été trop lourd et moite pour faire le moindre effort.
Et puis Audrey trouve enfin la faille, la jalousie pointe le bout de son nez insatiable, Gary perd pied. Et que valsent les chariots de bouteilles sur un air d'orchestre gipsy. Que les listes de conquêtes se confrontent, que le terrible doute s'insinue... Le dénouement magnifique (oubliez la voix off finale rajoutée pour le public américain) démontre encore une fois le talent d'Audrey Hepburn, il y a de quoi écraser discrètement une larme devant ce minois où détresse et soulagement se confondent dans une stupeur ravissante.
Love in the Afternoon est doté de scènes savoureuses qui ponctuent agréablement la pellicule. Des paternels sermons de Maurice Chevalier à la scène du pique-nique, en passant par celle de l'ivrognerie... Magnifiant son duo vedette, Billy Wilder signe une comédie romantique qui s'écarte suffisamment des sentiers battus pour retenir l'attention. Le tout sur l'air de Fascination.