Armageddon, c'est un casting bandant. C'est 11 rôles principaux et seconds couteaux du cinéma américains qui sont réunis sous la houlette de Michael Bay, et qui cabotinent comme pas deux. Armageddon, c'est un putain de pétard-mouillé qui te rendrait toute molle la tour de Pise. C'est d'une banalité consternante, d'un mauvais qui tâche.
En bref, ça fait mal. Car si l'idée de base pouvait s'avérer très alléchante, le rendu final n'en est que plus répugnant. Pourri par ses idéaux à gerber et son impérialisme étouffant, cet énième étron propagandiste n'en finit plus de s'étrangler dans son propre drapeau, se prenant les pieds sur les mêmes tapis étoilés. C'est con, c'est laid, c'est mal foutu. En bref, c'est le cinéma américain de bas étage qui plaît au public en quête d'action et de patriotisme béat.
Con comme une bite, idiot comme aucun autre, ce film se perd dans des explications farfelues, des non-sens complets, des incohérences complètement barjes. Car si son scénario pourra décevoir ( c'est du Michael Bay ), ses personnages ne rattraperont pas le tir. Pire, ils feront feu allié, détruisant tout sur leur passage.
Accompagné d'un dialogues consternants, la psychologie des protagonistes ne sera guère recherchée. C'est du basique, du chiant, du bas de gamme. En gros, t'as des toilettes, une couche de pourriture, puis l'écriture d'Armageddon. Le tableau est assez précis? Parfait. Voilà donc un détail d'autant plus regrettable qu'il y avait de quoi faire.
La fin du monde, Michael Bay la connaît, mais il ne sait pas la filmer. Outre des plans très spectaculaires, le manque de composition des cadrages marquera les âmes. Plans répétitifs et mise en scène très pauvre, caméra penchée sur le côté pour donner un semblant d'atmosphère (quand elle ne tremble pas en mode parkinson), toutes les caractéristiques du travail qui manque de talent sont réunies pour convaincre le spectateur que Michael Bay, c'était pas mieux avant, sauf dans Rock.
Laid dans son esthétique, idiot dans son fond, stupide dans son jeu d'acteurs ( Michael Clark Duncan est à mourir d'ennui, Steve Buscemi de honte ), Armageddon se vautre lamentablement dans les méandres les plus infâmes du cinéma bas du genoux. Seuls Willis et Affleck semblent tirer leur épingle du jeu, nous livrant une performance intéressante et largement supérieure à celle de tout le casting.
Armageddon, c'est les américains qui sauvent la Terre, c'est Michael Bay qui fait tout péter pour donner toujours plus de crédit à la puissance dominatrice des Etats Unis. Explosion de stéréotypes et d'idiotie chronique. Armageddon, ce sont des effets spéciaux en carton et des morts par centaines. Armageddon, c'est le début de la fin pour Michael Bay, qui s'il avait commencé avec deux films honorables, ne s'arrêtera plus d'étirer ses oeuvres en longueur et d'y laisser s'accumuler les pires clichés du cinéma américains mis à sa sauce, suivant sa vision particulière des choses et le manque de finesse de son humour, de son action, de sa réalisation.