Beaucoup de belles choses, et c'est peut-être justement ce qui pose un peu problème ici. Tout est trop limpide pour qu'on puisse réellement s'attacher a ce qu'il raconte.
Faire une sorte de biopic sur sa jeunesse était en soi déjà assez énigmatique comme projet, et force est de constater que James Gray manque sensiblement de recul pour narrer la genèse de son engagement artistique. Trop de sujets sont esquissés sans qu'il les travaille en profondeur pour figurer concrètement l'avènement de cette Amérique conservatrice et segregationiste. A l'aune d'un basculement politique majeur, le récit ne fait que miroiter des slogans progressistes sans jamais les concrétiser par un développement théorique/rhétorique. C'est certes charmant, mais on attend un engagement beaucoup plus affirmé de la part d'un tel cinéaste.
Reste que le casting dans son ensemble fait très bien le job, que la nostalgie de la culture urbaine des eighties est assez savoureuse et que les tons sépia de la photographie s'accordent particulièrement bien a la mise en scène énergique du cinéaste. C'est beaucoup et malheureusement trop peu a la fois