Toute la difficulté de l'enfant précoce et incompris, réside dans son rapport aux parents, l'éducation des maitres, et son propre regard sur le monde. L'enfance, ce sont les prémisses et les possibilités d'une existence. Surtout quand il s'agit d'un enfant décalé, presque par nature. On ne peut penser après avoir vu ce film de James Gray au film intimiste le plus frappant de la nouvelle vague, les 400 coups de Truffaut . Tellement l'écho est saisissant et représente un pont dans le cinéma et sa puissance de démonstration. La thématique de l'enfance de l'amitié , et d'un adulte dans un corps d'enfant qui ne demande qu'a fuir et être déjà libre trop tôt, par pur instinct de vie, de désir et de naïveté.
James Gray livre ici un récit poignant, émouvant, sans trop d'humour. C'est un Radio Days sérieux et tragique, éclairant sur la place de l'identité juive américaine à l'aube du Reaganisme, mais aussi à l'histoire afro américaine a travers l'histoire de son meilleur ami , qu'il juge deja fidele, sans a priori, et que seule la société des adultes pourrait diviser à ce stade.
En cela c'est une fresque de l'histoire américaine, par un prisme intimiste d'une famille juive new yorkaise, nuancée, auto fictionnelle, permettant des liens et des réconciliations. Un chef d'oeuvre de cinéma sans aucun doute.