Introspection nostalgique entre roman familial, quête identitaire et désillusions. James Gray cadre ses plans comme des toiles sensorielles. C'est un un regard sur le monde avec des phénomènes de société, sur sa vie, il filme les personnes dans leur environnement , dans l’architecture urbaine, des conflits entre des personnages eux-mêmes partagés dans leurs conflits relationnels, avec au centre, la famille, parfois pesante, la relation filiale et l’amour maternel, la figure paternelle et la nécessité de s’en affranchir parfois, dans des luttes identitaires, la question de l’appartenance. Les désillusions autant que les espoirs. Un film certes très personnel, mais au rythme fluide, simple. C’est comme une tranche de psychanalyse, à travers le regard d’un enfant qui rêve « d’ailleurs », Donc, qui est très intime, mélancolique, et sensible, Si on est touché, c’est parce que ce qu’il aborde touche à quelque chose d’universel. (les liens filiaux, la relation aux parents, la perte de l’innocence mais tout cela guéri par le recours à l’art et à la culture, la transmission ) Un récit initiatique plein de rêves et de désillusions comme on peut en avoir à 11 ans et qui traverse les années 80 et les idéaux déçus à une époque charnière où Reagan vient à la tête du pays. Si on y parle d’amitié entre noirs et blancs, le jeune Gray découvre aussi autour de lui le racisme, les inégalités sociales
Saluons le talent de ce jeune garçon qui joue James Gray à 11 ans, il est touchant de justesse. Quant à Anthony Hopkins, formidable comme toujours.