63eme film de l'année et après le très apprécié Zack Snyder Justice League, j'étais curieux de découvrir ce que ce réalisateur allait nous proposer avec la carte blanche de Netflix, je ressors du visionnage assez mitigé….
On suit l'histoire d'un homme qui engage une bande de mercenaires pour s'introduire à Las Vegas pendant une épidémie de zombies pour tenter le plus gros casse jamais vu.
Dès le pitch de départ, la forte ressemblance avec celui de Peninsula (la suite moyennement accueilli par le public du très bon "Dernier Train pour Busan") m'a sauté aux yeux tant la trame, les sujets sous jacents à savoir, la cupidité des hommes, de hiérarchisations des classes, la notion d'humanité et d'entraide, les notions de famille, de deuil, de puissances inarrêtables sont des thèmes que les deux films ont en commun.
L'histoire de ce film de Snyder n'étant à bien des égards que le pendant américain survitaminé et bourré de fric de celui sud coréen.
Snyder à travers ce film de bourrin essaie d'insuffler des thèmes qui semble avoir un certain écho tout le long de sa filmographie mais aussi des récents évènements de sa vie. En effet, à travers le personnage de Scott mais aussi du roi des zombies, je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit d'une métaphore fantasmé de lui-même, les deux faces d'un homme finalement brisé intérieurement.
Si je pousse un peu ma petite psychologie de comptoir, je pourrais dire que tout cette mission est un prétexte pour réécrire son histoire sous forme cathartique. Sa fille qui à cause de ses démons et d'une société oppressante l'entourant sans aucun moyen de s'en sortir a commis l'irréparable sans ses parents puissent l'en empêcher.
Ici le réalisateur remplace cela par des zombies, une menace nucléaire et des figures paternalistes essayant tant bien que mal de s'en sortir dans ce monde apocalyptique qu'est devenu la terre dont les habitants n'hésitant ouvertement plus à établir des hiérarchies entre les populations tel donc finalement des zombies ayant perdu leur humanité se contentant d'assouvir leurs plus primaires besoins.
Le réalisateur imaginant un monde alors où celui-ci aurait lutté à ses cotés contre cette horde de personnages désincarnés voulant les dévorer tout en cherchant à rendre le monde un peu meilleur quitte possiblement à prendre sa funeste place. Fin de la tambouille pseudo psychologique ^^
Concernant l'histoire intrinsèquement, celle-ci est assez basique -malgré les quelques sujets de société abordés à la marge en filigrane et propre à la situation des états unis- et il ne faut absolument pas s'attendre à une originalité que ce soit dans le déroulement de la trame narrative, des divers twists qui se voient à des kilomètres ou encore dans une fin plus ou moins satisfaisante selon votre personnalité.
Le film se basant alors essentiellement sur son action omniprésente, chaque scène étant un déluge de violence graphique prolongé jusqu'à plus soif. Si vous souhaitez de l'hémoglobine (en cgi parfois douteux), vous n'allez pas être déçu, les scènes étant très généreuses, très longues quitte à perdre de leurs impacts.
C'est dans ces moments là que le rôle du producteur est primordial car cet auteur a souvent du mal à canaliser sa volonté d'en montrer toujours plus. Je pense qu'il aurait fallu parfois couper à certains endroits pour redonner de l'importance à ces scènes, montrer moins pour faire plus.
C'est pour cela que Netflix est selon moi pas vraiment un véritable producteur mais plutôt un mécène donnant carte blanche et incapable de donner un cadre artistique à une équipe.
Les scènes d'action étant pas mal, l'autre point central du film étant ses personnages. Ceux-ci sont essentiellement des personnages fonctions sans de très gros développement. Dave Bautista dont la carrière ne cesse de grandir est assez bon dans son rôle de père bourrin empli de remords et le casting fait le travail sans tomber dans un caricature qui pourrait faire sortir le spectateur du film.
Je n'ai pas cessé de me dire que l'allemand sans en dire plus ressemblait furieusement à Cillian Murphy avec moins de charisme (Peaky Blinders)^^
Concernant l'aspect visuel, il y a quelque plans hyper travaillés (comme à son habitude), l'action étant globalement bien visible, plutôt bien montée et bien éclairée-voir trop- mais je n'ai pu m'empêché de tiquer sur certains CGI qui semblaient étrangement finis à l'arrache (en même temps vu la quantité impressionnante de plans à concevoir, cela peut paraitre normal).
La partie sonore étant d'assez bonne facture que ce soit le bruitage, mixage sonore ou encore la BO (c'était juste évident qu'il allait caser "Zombie" de The Cranberries, l'auteur n'étant parfois pas des plus subtiles^^).
Au final, c'est un honnête divertissement, généreux quitte à trop en faire et pas vraiment de manière subtile mais qui essaie en filigrane d'apporter maladroitement des thèmes chers à ZN servant de catharsis mais aussi en un sens à montrer sa vision du monde, plus particulièrement des USA tout en enrobant le tout dans une sorte d'énième métrage d'action défouloir qui ravira les attentes les plus tribales de certains.
A découvrir sans se prendre la tête.