A sa sortie en 1998, le premier long-métrage de Guy Ritchie bénéficia aussitôt du statut de film culte auprès du jeune public (lycéens et étudiants adeptes de la fumette, notamment) au même titre d'ailleurs que son successeur "Snatch", qui lui empruntera une structure scénaristique similaire ainsi qu'une partie de sa distribution.
Il faut dire que le jeune réalisateur anglais joue clairement la carte de la cool attitude dans cette potacherie post-adolescente, qui s'appuie sur des personnages et des thématiques bien dans la veine tarantinesque de cette période : jeux d'argent, violence, drogues et rock'n roll seront ainsi au programme de ces deux heures survoltées.
Des thèmes premier degré mis en scène avec un regard décalé : bienvenue dans les années 90!
Les héros sont des petits arnaqueurs pas bien méchants qui se heurtent à la pègre londonienne, autant dire que le public ciblé pourra s'identifier aisément à ces personnages qui lui ressemblent, d'autant que la réalisation tape à l'œil de Guy Ritchie s'avère alors assez innovante et bien dans la tendance du moment (en dépit de la photo dans les tons sepia vraiment triste à l'œil).
Pour ma part, je conserve donc une certaine nostalgie pour ce petit polar déjanté, mais difficile de s'extasier aujourd'hui devant ces récits croisés qui se rejoignent de façon plus ou moins habile et vraisemblable, peinant à susciter un véritable intérêt.
Reste un casting sympathique, qui rassemble la fine fleur des jeunes comédiens britanniques de l'époque, dont certains ont d'ailleurs réussi une jolie carrière (Jason Statham, Vinnie Jones, Jason Flemyng), et quelques punchlines bien envoyées, au sein d'une écriture assez inégale.
Rappelons au passage que "Lock, Stock and Two Smoking Barrels" a bénéficié d'un tel succès en salles et à la location qu'une série TV dérivée du film verra le jour deux ans plus tard.