Joe,sergent de la police de New York,est un sacré dur à cuire.Sauf quand il est face à sa maman,une petite vieille autoritaire qui le traite encore comme le gamin de 10 ans qu'il n'est plus.Et voilà que sa mère débarque chez lui et s'immisce dans l'enquête qu'il doit mener,au grand dam de ce pauvre Joe.Voilà une oeuvre typique du cinéma standard hollywoodien des années 90,pas la meilleure période.Réalisé par l'inégal Roger Spottiswoode,produit par Ivan Reitman,spécialiste de la comédie et réalisateur de "S.O.S. Fantômes",le film est surtout destiné à servir de véhicule au virage artistique opéré par Sylvester Stallone à ce moment-là.Ce changement de cap était dicté par un double ras-le-bol.Celui de l'acteur,las de brandir des flingues et de balancer des bourre-pifs,et celui du public,qui commençait à en avoir marre du Sly "action heroe",un emploi qu'il avait un peu trop occupé depuis ses débuts.Stallone a donc décidé de se reconvertir dans la comédie avec "L'embrouille est dans le sac",de John Landis,sorti en 91,qui était rien moins que le remake d' "Oscar" et dans lequel notre ami Sylvestre reprenait le rôle tenu autrefois par Louis de Funès,et ce "Arrête ou ma mère va tirer",tourné dans la foulée.Mais ce Stallone new look ne convaincra pas le public et le comédien reviendra vite à ses premières amours de castagneur king size.Il faut dire que ce truc n'est vraiment pas terrible.Il s'agit d'une énième variation sur le thème,déjà bien essoré à l'époque,du buddy movie.Après avoir décliné,entre autres,le duo de flics,le flic et le truand,le flic et la gonzesse,le flic et le chien,le flic ricain et le flic russe,voici donc le flic et sa mère.Le film affiche toutes les tares du produit de grande consommation nineties,à commencer par un scénario aussi inintéressant que peu original,animé par des flics de pacotille pourchassant des gangsters d'opérette tout au long d'une intrigue prévisible usée jusqu'à la corde.L'image est également caractéristique de ces années-là,avec ce look vaguement brumeux-sale,qui n'a ni le grain particulier des décennies 70-80,ni la netteté éclatante des années 2000.On peut y ajouter la musique passe-partout et la présence de seconds rôles limités,ni vraiment bons ni vraiment mauvais.Malgré tout,ça se laisse regarder grâce à certains points forts.Les scènes d'action sont plutôt bien shootées par un Spottiswoode qui a quand même du métier,et surtout le film fonctionne sur l'opposition comique entre le mâle ultra viril et son envahissante génitrice,qui donne lieu à pas mal de scènes franchement marrantes.On voit ainsi le costaud de service,habituellement dominateur dans ce genre de films,se faire harceler,houspiller et humilier par une minuscule vieillarde à la grande gueule intarissable.Incapable de se dépêtrer de l'emprise de maman,le flic violent doit subir la présence continuelle de cette retraitée dynamique qui lui fout la honte en permanence,ce qui nous vaut des moments croquignolets,la pipelette n'aimant rien tant que raconter à tout le monde les pipis nocturnes de son fils ou montrer les photos peu valorisantes de son adolescence,parmi d'autres avanies salées.Cet aspect du film fonctionne d'autant mieux que le tandem d'acteurs est très efficace.Stallone,en mode mi-excédé mi-attendri par les frasques de sa mother,prouve une nouvelle fois qu'il est un interprète beaucoup plus fin et doué qu'on ne le dit généralement.Quant à Estelle Getty,elle était devenue à l'époque une star du troisième âge avec la série télé "Les craquantes".Elle est absolument insupportable,mais c'est paradoxalement une bonne chose car son personnage l'est aussi.