Au détour d'une exposition de photographie et d'un feu d'artifice improvisé, Asako et Baku se croisent et tombent amoureux. Débute alors une histoire d'amour à la fois simple et complexe qui fera des sauts dans le temps et l'espace pour finalement laisser nos personnages totalement déboussolés.
Après Senses, Ryusuke Hamaguchi poursuit l'exploration de la complexité des sentiments humains à travers un film à la fois léger et grave, durant lequel Asako, abandonnée rapidement par le ténébreux et imprévisible Baku, rencontrera son parfait alter ego (physiquement en tout cas), Ryôhei, un employé de bureau on ne peut plus banal mais d'une gentillesse débordante. Finalement, Asako va accepter l'amour de Ryôhei, sans jamais faire le deuil de son premier amour.
Ce qui fait la force d'Asako est cette capacité à toujours nous étonner et nous surprendre, y compris dans les situations les plus banales. Un tremblement de terre s'invite dans une représentation de théâtre, un dîner entre amis se transforment en dispute orageuse et existentielle, la maladie frappe un personnage secondaire à la vitalité débordante. Derrière la plasticité lisse des personnages et des environnements urbains, Ryusuke Hamaguchi laisse toujours transparaître et éclater les aspérités et la profondeur des sentiments.
Cette infinie subtilité est portée par des acteurs magistraux, à l'exception néanmoins et malheureusement de l'actrice principale, dont le jeu ingénu et froid fragilise l'ensemble du film. Malgré cela, la mise en scène remarquable de Ryusuke Hamaguchi parvient à faire ressortir derrière chaque plan des émotions aux couleurs tourmentées.