Citation en exergue: Nietzsche.
On est au Bled, quelque part. Une barre, des étages, un ascenseur. Nuances de blanc, de gris, de béton, d'Asphalte. Dans ce même immeuble vivent des gens, qui ont en commun de vivre dans ce même immeuble.
Benchetrit réunit des chroniques de l'Asphalte en un film, ce film croise des portraits en un panorama de la vie en appartement. Asphalte met en scène des solitaires isolés dans un lieu isolé, en périphérie, à part; des solitaires qui se rencontrent parce que le hasard a voulu qu'ils se trouvent au même endroit au même moment. C'est autour de ce hasard que Benchertit construit le film, c'est de ses possibles qu'il nous parle, de ce qu'il peut provoquer. Asphalte met en scène des gens qui vivent côte à côté face à face, Ironie du sort ou pas, ce film met en scène l'absurde pour faire rire, pour nous montrer avec tendresse leur petits défauts, leur idées reçues qui sont aussi les nôtres.
Apshalte est une fable utopique, c'est un film qui nous plonge dans un univers, celui d'une vie parallèle dans une autre dimension où l'on se retrouve paradoxalement. C'est un film drôle et touchant rythmé par des séquences de vie isolées, des rencontres et des échanges. Il est mené par des personnages caricaturaux mais authentiques, parfois même attachants. De clins d'œil en références, le spectateur s'y retrouve; convié dans cet espace intime du champ, où l'on nous parle d'autre chose, de nous, des autres, de cinéma, où l'on évolue avec des gens qui vivent le cinéma, dans un film. Asphalte donne à son spectateur le sentiment d'exister face à l'existence, c'est un moment de culture commune. C'est un film qui ne juge personne mais qui nous parle de nos mensonges et de nos préjugés, qui nous parle en un mot d'humanité.