Assassin’s creed est à la base un jeu vidéo édité par le géant français Ubisoft qui est derrière de nombreuses productions vidéoludique. Mais pour la première fois la franchise va s’étendre jusqu’au cinéma. C’est un pari ambitieux qui est confié entre les mains de Justin Kurzel peu connu dans le milieu du cinéma, car son film le plus connu est Macbeth sorti en 2015 dans lequel on retrouvait les deux protagonistes d’Assassin’s Creed: Marion Cotillard et Michael Fassbender.
L’enjeu du film est assez flou enfaite. Est-ce pour tenter de réanimer une licence mythique du jeu-vidéo qui est à bout de souffle malgré les bandes-dessinés et les livres? Ou bien est-ce pour générer encore plus d’argent avec une des licence les plus mythiques du jeu vidéo qui est à bout de souffle? On ne va pas se mentir, la saga des Assassin’s Creed est à bout de souffle. Episode à rallonge, une intrigue plate comme un trottoir de rue, des personnages creux et sans charisme et surtout des défauts de jeu-vidéo classique que même Bethesda n’a pas oser faire.
La saga des Assassin’s Creed voit le jour en 2007. L’histoire se déroule tantôt dans le présent avec Desmond Miles qui revit la mémoire de son ancêtre Altair Ibn’Laad via l’Animus, une machine permettant entre autre de vivre la mémoire de son ancêtre. Tantôt dans le passé avec l’ancêtre Assassins qui tue des gens. Concernant la trame général c’est globalement la même affaire. Les assassins et les Templiers sont en guerre pour récupérer un fragment d’Eden, des artefacts laissés par une ancienne civilisation qui a le pouvoir de contrôler les Hommes. Les Assassins veulent empêcher cela et les Templiers veulent le contrôle.
Le film Assassin’s Creed fait suite donc à une série de 9 jeux officiellement reconnus et de pas moins de 10 spin-off ou aventures alternatives Tabernacle. Dieu que c’est beaucoup. La licence comme dit précédemment c’est aussi exportée dans les comics ou les livres de poches.
Le film à présent. Dans un premier temps parlons des côtés positifs de ce film. La pâte graphique est plutôt réussie même si on devine aisément que le film à été tourné dans un studio. Les cascades sont plutôt sympa. On voit les Assassins sauté de toit en toit et risquer leurs vies sur des corniches fines.
Et c’est tout. Les mauvais côtés maintenant?
Le premier et cela se résume à tout le film: c’est LENT. L’action peine à arriver, et pour ce faire il faut auparavant un monologue interminable d’un méchant ou d’un gentil pour que l’action démarre. Et même une fois l’action lancée c’est lent. Alors oui j’ai dis que les cascades étaient belles, mais y’en a trop et l’action se résume à cela: des courses-poursuites avec des combats. Le film peine donc à avancer et à dévoiler les véritables enjeux du combat Assassins/Templiers. Et c’est dommage parce que sur un film de 1h55, c’est bête de n’avoir exclusivement que des dialogues chiant pour la plupart.
Ensuite les personnages. Et dieu qu’on a des choses à dire. Tout d’abord vous pensiez voir Michael Fassbender dans le film? Que nenni, le bougre n’en a juste rien à foutre et on devine qu’il pense plus au cachetons qu’il va encaisser qu’au crédo qu’il va respecter. Toutes les scènes avec lui sont à mourir d’ennui, les dialogues sont clichés, les actions sont sur-jouées et les combats sont, visuellement, pas terribles. Fassbender ne colle pas véritablement avec l’esprit que je me faisais d’un Assassins. On avait Altair le rebelle qui trouve la rédemption. Ezio Auditore en quête de vengeance. Connor Kenway cherchant à protéger son peuple (personnes d’autre les autres on s’en tape). Mais ici, Fassbender n’est qu’un pion et ce qui faisait la force et la beauté des Assassin’s Creed c’est justement le cheminement et le parcours de vie des Assassins qui les poussent à se poser des questions et ne pas avoir une foie aveugle dans le crédo. De plus, Marion Cotillard est un robot avec visiblement une seule expression faciale: le semi sourire. On est proche d’un rictus mais encore trop proche d’une poker face. Bref, Marion se la joue scientifique historienne qui a réussit à retrouver la généalogie d’une dizaine d’assassins. Les passes-temps des Templiers… Je n’ai pas grand chose à dire d’autre: elle ne sert à rien dans l’intrigue du film, ne joue pas un rôle déterminant pour l’histoire. Que fais-tu là? Ensuite on passe à Jeremy Irons qui joue le rôle du grand méchant de l’histoire. Pour en parler je dois d’abord faire un aparté (encore) sur le jeu-vidéo. Dans la saga, le personnage tue des templiers et à chaque fois leur permet une dernière parole. Dans ces dernières paroles, les arguments lancés étaient particulièrement bien choisis et découlaient d’une volonté propre. Une boite de dialogue faisait naitre le doute dans l’esprit du personnage mais aussi du joueur, l’impression piquante que l’univers n’est pas si manichéen avec les Assassins en gentil et les méchants Templiers. Une limite assez net au départ que le jeu fait vite disparaitre. Alors que dans le film on attribue très vite un camp: Les templiers= Satan, Cthulhu, Trump, Hitler… Et donc le film s’enlise dans un discours de sourd entre deux camps qui ne seront jamais du même accord et qui se font la guerre. C’est drôle parce qu’on a l’impression que les Templiers eux-mêmes ont conscience d’être des méchants. Tous en noir, les capuches, les salles sombres, les complots, la finance et le contrôle du monde par extension. Et enfin pour terminer les PNJ. Incluant dans cette veine les différents Assassins et les Templiers restant. Ils ne servent à rien, mais vraiment. On les a placé là dans un but certainement mystique mais en tout cas ils ne servent à rien et on a en rien à faire. A tel point que lorsque des « gentils » meurent et bah on s’en fiche. Les personnages secondaires sont tellement peu introduits et tellement peu charismatiques que chacune de leurs actions ne nous étonnent pas et ne nous font pas vibrer plus que cela.
Tour d’horizon vaste des personnages haut-en couleur donc. Mais qu’en est-il du film?
Un film d’action? Nope. Un film comique? Nope. Un film d’aventure? Yep.
C’est la chute inexorable que tout les films d’action redoutent. Terminer dans la section film d’aventure. Certains s’y prêtent bien, mais d’autres n’y étaient pas destinés et se retrouvent là-dedans par défaut. Assassin’s Creed mérite sa place à côté des films Disney pour enfant et les comédies romantiques des parents. Malgré une affiche et une campagne de pub qui nous faisait miroiter l’espoir d’une daube passable, le film arrive encore à surprendre en étant encore plus mauvais. Le film est LENT et les scènes dans le passé ne prennent que 30 pauvres minutes à tout casser, un film sur Assassins Creed et 30 minutes d’Espagne dans l’inquisition. Le film n’est vraiment pas gâté par une production au rabais avec des effets spéciaux de fumée ou d’explosion (à croire que tout explose dans ce genre de film) et une impression de SMOG perpétuel que ce soit dans le passé ou dans le présent: l’Espagne c’est vachement polluée quand même.
Pour terminer, ce film manque cruellement d’un seul truc, que l’on peut reprocher à d’autres. C’est du Fan Service. Quand on fait un film sur une des saga les plus populaires de l’ancienne et de la nouvelle génération, on ne peut pas se permettre pour les fans de ne rien mettre, ou de ne pas titiller le coté fanboy. Comprenez-moi. Dans Star Wars VII, le fan service était présent peut-être un peu trop, dans Warcraft, c’est carrément le propos du film. Parce que les deux films avaient un public commun, une fanbase. Le problème c’est qu’Assassin’s Creed en possède une, et une plutôt forte. Aucun petit détail, aucun petit indice. On dirait que le film a été fait pour un grand public et que les fans bah on s’en fout on fait déjà un film sur ça on va pas déconner non plus. On dirait que le film cherche un public qu’il a déjà, et malheureusement pour lui ce public commence à disparaitre car les prochaines adaptations de jeu risquent, elles, de satisfaire le public avec l’arrivée prochaine d’Uncharted ou de The Witcher.
Le film patauge dans le correct mais n’ira jamais dans le passable comme l’avait été Warcraft. Mais en même temps elle n’ira pas rejoindre les nanars non plus. Pourquoi? Parce que je m'amuse devant les nanars...