J’ai longuement hésité à aller voir ce film. Entre interrogation et intrigue, je ne savais pas vraiment comment appréhender cet Assassin’s Creed. Je connaissais vaguement l’univers du jeu vidéo pour en avoir essayé un une fois mais cela s’arrêtais là. Un soir je me suis pourquoi pas, tente et tu verras. Avec Michael Fassbender, Marion Cotillard et Jeremy Irons au casting, je me disais que le film partait avec des points d’avance.
Pour vous faire un bref résumé, nous suivons Callum Lynch, un homme condamné à mort qui revit les aventures de son ancêtre Aguilar, lors de l’Inquisition Espagnole grâce à une machine révolutionnaire capable de lire la mémoire génétique d’un individu. Cette quête lui révélera la société secrète des Assassins qui lutte depuis des siècles contre l’Ordre des Templiers qui convoite un objet mystérieux. Non seulement expliquer brièvement de quoi il retourne est difficile, alors je vous laisse imaginer le mettre en scène. Dès le début du film, l’intrigue se plante et complexifie son propos. Là où une exposition plus longue ou moins charger d’informations aurait été nécéssaire, le film veut expliquer son sujet de façon trop rapide et cela nous perd. Mauvais choix ! Pour les habitués du jeu vidéo cela est simple puisqu’ils maitrisent les éléments. Pour moi, cela était plus compliqué car il y a trop de choses qui partent dans tous les sens sans avoir de connexions entre elles. A l’image de Callum qui débarque dans ce nouveau monde, le spectateur ne sait pas à quoi s’attendre et doit subir toute la première partie du film. Les réponses sont données au compte goute, la lutte entre Assassins et Templiers tarde à montrer tout son enjeu dans le monde présent. C’est l’aspect scénaristique qui peine dans Assassin’s Creed, les images prennent le pas sur le développement.
Bon, il est vrai que l’esthétique est là, le divertissement est incroyable, le casting est très bon et ils trouvent tous le ton juste pour mettre en avant chacun des personnages mais l’intrigue est trop dense pour tenir sur deux heures. Le second acte du film a été très plaisant, l’espoir renaissait dans mon esprit et j’ai vraiment pris goût à cette intrigue. L’alternance entre passé et présent commençait à fonctionner de manière automatique et toute cette mécanique autour du héros prenait forme. La première partie étouffante s’évapore pour laisser place au blockbuster qu’on attendait. Des scènes de combat épiques, une traque sans merci et des révélations sur les intentions de chacun. Tout semblait enfin sur de bonnes rails mais le film retombe à nouveau dans son dernier acte. Entre incompréhension et rapidité, Assassin’s Creed bâcle son histoire en laissant bon nombre de questions en suspend: qu’arrive-t-il à Callum maintenant qu’il connait la vérité ? Où va-t-il aller ? Quelles sont les vraies intentions de Sophia ? Tout cela appelle forcément à une suite pour rendre ce premier épisode beaucoup plus clair et compréhensible.
Aujourd’hui, si vous me demandez ce qu’il en est vraiment d’Assassin’s Creed, je vous dirais qu’il s’agit d’un blockbuster inégal dans lequel les personnages auraient mérités plus de développement, ce qui aurait facilité l’adhésion du spectateur à l’univers qui malgré tout est fort intéressant et très prometteur pour la suite. Heureusement pour lui, il possède à son casting un trio de taille, capable de capter l’attention et ce, malgré une intrigue instable.
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