Considéré comme un standard incontournable du film noir, "Double Indemnity" se distingue tant par son scénario hitchcockien que par sa mise en scène au cordeau.
On doit cette mécanique bien huilée au romancier Raymond Chandler, à l'origine du scénario, et au travail de Billy Wilder derrière la caméra, précis et efficace.
Parfois considéré comme le premier film noir, "Double Indemnity" installe en effet des codes qui deviendront récurrents dans la production hollywoodienne des quinze années suivantes :
- récit en flashback, conté par une voix-off
- héros cynique et désabusé, personnages désaxés
- apparition de la figure de la femme fatale, ici manipulatrice et vénale
- univers sombre et urbain, avec de nombreuses scènes nocturnes
Malgré ses qualités évidentes, je ne considère pas "Double Indemnity" comme la référence ultime du genre (contrairement à l'opinion de Woody Allen), et j'avoue même avoir été un peu déçu.
Sans doute en raison de mon regard de spectateur du XXIème siècle, qui en a vu d'autres en terme d'intrigues machiavéliques...
Et puis je n'ai pas été séduit par Barbara Stanwyck, dont le jeu (et la perruque ridicule!) m'aura laissé perplexe - d'autant que je n'ai pas du tout été sensible à la "grande beauté" souvent célébrée de la comédienne...