Contrairement à ses opus précédents, ce film d’animation lorgne davantage vers la comédie d’action que vers la comédie d’aventure. La nuance est peut-être mince mais elle donne un récit plus elliptique qui oublie davantage ses personnages que lors des essais supervisés par Goscinny et Uderzo eux-mêmes ou par Pierre Terchnia dans la trilogie de la Gaumont. Cet épisode à l’animation, même si elle reste très classique, moins rudimentaire se présente comme une première modernisation de l’ensemble. Le ton y est plus contemporain, les références plus actuelles et les péripéties plus rocambolesques.
Ce qu’on gagne en rythme, on le perd certainement en profondeur et en authenticité. Les bons mots de Goscinny sont moins mis en lumière et on préfère se perdre dans une romance pour ados et dans un propos plus international que de s’attarder sur la peinture des mœurs qui a toujours été croustillante (même si tout n'est pas non plus oublié ici). Le tout est écrasé par une bande originale inappropriée, qui pue la variétoche à deux sous, laquelle aurait sûrement bien dégusté sous la plume acérée des deux auteurs historiques de la BD. Astérix chez les Normands et La grande traversée qui sont ici adaptés ne sont, par ailleurs, pas forcément mes albums préférés et ils sont surtout ici largement détournés.
L’ensemble se regarde cependant sans déplaisir. On est toujours content de retrouver nos amis gaulois mais cette tentative de modernisation frise trop l’américanisation pour convaincre totalement l’amateur. On passe un moment sympathique devant cet agréable divertissement même si l’histoire est cousue de fil blanc, certains passages et personnages ne manquent pas de faire sourire (Olaf par exemple) mais on est loin des anciennes adaptations qui étaient davantage dans l’esprit de la BD. Or respecter l’esprit de la BD est impératif même quand on veut, par ailleurs, lui apporter de nouvelles touches.