Stefan Fjeldmark, l'auteur de cet opus d'Astérix a notamment signé dans les années 1990 : les deux "Jungle Jack" et surtout en 2000, le merveilleux : "Gloups ! Je suis un poisson", donc je connaissais le style du bonhomme avant de découvrir "Astérix et les Vikings".
Il s’agit du premier Astérix du vingt et unième siècle, douze ans (un record) après le précédent, toute fois pendant cette période, les fans ont pu avoir trois films live, ce n’est pas si mal.
Là, il y a quelques séquences trois D, comme c’est Fjeldmark, qui dirige c’est pas dégueulasse.
L’histoire se veut moderne, féministe, montrant des opposés : ainsi il y a Goudurix, le neveu d’Abraracourix, qui est un jeune homme efféminé, rêveur, musicien loin des « sauvages » du village de son oncle. Pourtant, le papa de Goudurix va envoyer fiston au village où Astérix et Obélix vont devoir en faire un soldat d’élite : bon courage…
Parallèlement, Abba, la fille du chef Viking, veut être traitée à l’égal des hommes, affirmant être aussi forte et courageuse qu’un homme et se fait passer d’ailleurs pour l’un des soldats de son père, sur le bateau. Les Vikings qui sont à la recherche du Dieu de la peur (tout ça parce qu’ils sont pris au pied de la lettre une métaphore de leur enchanteur) qu’ils trouveront en la personne de Goudurix.
Donc cet opus se base sur une série de quiproquos et fait entrer l’univers d’Astérix dans le 21 ème siècle par des références et clins d’oeils à la culture d’aujourd’hui : danse, un oiseau qui s’appelle « sms », etc. : c’est un peu lourd et ridicule. Tout comme la romance prévisible entre Goudurix et Abba. Mais la confrontation entre deux cultures costauds comme les Gaulois et les Vikings vaut son pesant de gags hénaurmes et c’est hilarant.
Côté doublage, production M6 oblige, festival de star-talent : Lorant Deutsch est un bon choix vocalement pour l’efféminé Goudurix mais est trop fragile, Sara Forestier s’efface totalement derrière Abba et ça fonctionne donc parfaitement.
Roger Carel, alors 79 ans montre qu’il est très en forme pour Astérix et… Jacques Frantz pour Obélix : c’est un choix étonnant mais pas tant puisque Frantz est assez imposant physiquement, le soucis est qu’il n’y arrive pas vocalement : on entend sa vraie voix parfois et il n’arrive pas à se « grossir » pour le personnage, il semble en avoir baver et ça s’entend et c’est pas très bon.
Marc Alfos est parfait pour le chef Viking et on peut entendre Patrick Borg, Vincent Grass ou Marion Game, etc. : c’est un casting du tonnerre. Ainsi que Bernard Alane pour Panoramix qui colle très bien. Il y a des chansons, mais qui sont trop ancrées musicalement dans leur époque…