Signé par le génial Alexandre Astier, je craignais l’accumulation de références à « Kaamelott » mais ce n’est pas le cas : il y a quelques références à travers des répliques mais c’est plutôt discret (et il faut connaître la série pour les remarquer) donc ça le fait.
Premier film en 3D de la saga, « Astérix et le domaine de Dieux » continue le chemin fait par le précédent pour faire l’univers d’Astérix au vingt et unième siècle : et pourquoi pas construire une cité en pleine forêt non loin du petit village des irréductibles ?
Idée ingénieuse qui montre la confrontation d’un village et de ses habitants face à celui de la ville, de la modernité. Seul Astérix ne croira pas une seconde à cette modernité et
restera finalement seul au village lorsque ses amis partiront habiter avec les… romains (oui, oui), avant de trouver une autre idée.
Comme c’est Astier : les dialogues sont plus punchys et rapides que la moyenne tout en respectant parfaitement la bande dessinée et il s’éclate aussi à diriger vocalement du casting qu’il adore.
Parce que si l’animation est vraiment pas mal et certaines séquences assez bluffantes, c’est bien sur le doublage qui compte, là il y a quasiment que du star talent.
Seul Roger Carel, impressionnant à 86 ans et Bernard Alane ne sont pas vraiment des stars et tiennent parfaitement le coup. Mais pourvu qu’on connaisse les voix autre part, c’est assez déstabilisant : ainsi Astier lui-même double un général romain et on peut s’empêcher de penser à son personnage de roi Arthur dans « Kaamelott » d’autant qu’ils ont pratiquement le même langage.
Il a enrôlé son père Lionnel dans le rôle du forgeron du village qui n’a pas la langue dans sa poche et lui réservera des magnifiques punchlines surtout dans l'épisode suivant.
Franck Pitiot dans un petit rôle de romain se débrouille plutôt bien.
Mais parmi le casting de « Kaamelott », celui qui se démerde le mieux, c’est sans doute Guillaume Briat qui colle toujours mieux que Jacques Frantz, à Obélix. Briat à vraiment la carrure d’Obélix et il modifie clairement sa voix pour le personnage : il y a quelques mauvaises notes mais franchement ça le fait.
Lorant Deutsch rempile mais cette fois-ci dans le rôle du celui qui dirige les travaux de la cité : un rôle assez important, il n’est pas mauvais même si son personnage est saoulant.
Elie Semoun qui s’y connaît en doublage pour faire Sid dans « L’âge de glace » est parfait sur un romain, j’aime vraiment ce que Semoun fait en doublage.
Serge Papagalli est parfait pour le rôle d’Abraracourcix. Il y en a d’autres comme Alain Chabat qui se débrouillent pas si mal que cela mais quand on reconnaît les voix et qu’on les identifie à un personnage en particulier c’est assez déstabilisant sauf si ils modifient leur parler (ce qui est le cas de Briat et Papagalli mais pas du tout d’Astier).
Quoi qu’il en soit, malgré quelques scènes assez cul cul la praline, « Astérix et le domaine des Dieux » est efficace et son final est tout simplement excellent. Le cocktail Astier / Astérix fonctionne parfaitement pour ce premier opus.