Toucher mortel et Potion magique
Résumé Wikipédia :
Jules César a un nouveau plan pour soumettre le village d'irréductibles Gaulois : construire un quartier résidentiel romain, le Domaine des Dieux, dans la forêt environnante afin de séduire les villageois et les forcer à se conformer au mode de vie de Rome. Si les méthodes habituelles des Gaulois fonctionnent dans un premier temps pour éloigner les Romains, Astérix va vite comprendre qu'il faut une stratégie moins violente pour faire échouer le plan de César.
L’analyse de votre serviteur :
Nous sommes en 2014 après Jésus-Christ, et en l’an un après De Penguern. Toute la France est occupée par les blockbusters ricains gavés d’hormones... Toute? Non! Un petit film peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les super-héros de l’oncle Sam des camps retranchés de kryptonium, budgetmaximum et Lacasedeloncletum.
Le domaine des dieux était le dessin animé qu’une frange de la population attendait depuis quelques années, tandis que la plupart des gens s’en foutaient royalement, et que certains fans irréductibles des douze travaux tremblaient de peur à l’idée qu’Alexandre Astier s’attaque au mythe d’Astérix. « tu es un sanglier, un sanglier, oui un sanglier » « ah mais non en fait je suis un sanglier, mi-ours, mi-sanglier, et re-mi-ours derrière ».
C’est donc plutôt dans l’état d’esprit de la première partie de la phrase précédente que je me rendais dans le cinéma le plus proche de chez moi, heureux de pouvoir voir le film en version originale pour une fois.
Normalement, tout bon fan d’Astérix est relativement dégouté par ce qui se fait depuis maintenant dix ans sur le plus gaulois de nos héros, mis à part la bande dessinée chez les Pictes (déjà un hommage prévu sur Kaamelott ?) qui se laisse relativement lire. Donc a priori, Astier ne pouvait que mieux faire.
Si je ne connaissais pas Kaamelott, j’aurais encore plus adoré le domaine des dieux, j’aurais trouvé que l’esprit d’Astérix a pris un super coup de jeune, que les doublages étaient réussis, et qu’on retrouvait un peu de la magie de notre adolescence dans ce nouvel opus.
Le seul problème, c’est que j’ai vu Kaamelott des milliers de fois, et que donc déjà beaucoup des blagues du film avaient un mauvais goût de resucé, même si un peu différentes de celles de la série, et en plus la plupart des voix m’étaient familières sous les traits d’autres personnages.
Je trouve qu’on est trop restés dans l’application de recettes éprouvées que dans le libre cours auquel Astier aurait pu avoir droit, ou aurait dû s’atteindre. Il aurait dû se déchaîner, l’ibère étant rude, et la Rome en toc. Vous m’avez compris. Les bons mots, c’est bien, et ça manquait. L’univers, c’est important aussi, c’est important surtout de réussir à plonger dans le dessin animé comme dans une bande dessinée, et j’ai trouvé que par ces nombreuses similarités avec Kaamelott, c’était difficile.
Par ailleurs, le fait qu’il ne s’agisse pas d’une histoire originale est embêtant aussi si on a lu la bande dessinée initiale, on ne peut s’empêcher de se dire « tiens cette scène a été coupée, tiens ce personnage est nouveau ». C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça joue énormément (vous vous attendiez à autre chose, avouez-le)
Cela étant, j’ai tout de même passé un très bon moment. On ne s’ennuie jamais, et ça comme dirait Laurent Laffite, cela me paraît essentiel et primordial. Laffite en chef des esclaves est typiquement le genre de bonnes idées dont fourmille le domaine des dieux et qui font qu’on ne pourra pas passer à côté (et qu’on se le coltinera à Noël chaque année pour les enfants… mais c’est bon, vous le savez maintenant que Jules César il meurt à la fin, c’est un personnage de fiction de toute façon, alors bon…)
J’ai été tour à tour intrigué, surpris, émerveillé, impressionné, amusé, désopilé, tenu en haleine ou encore déconcerté par ce domaine des dieux. C’est très clairement un dessin animé à la hauteur de ses prédécesseurs, et à la hauteur de la bande dessinée originale, et pour tout ce que le gaulois véhicule, il mérite de lui consacrer deux heures de sa journée.
Il y a énormément, énormément, énormément de clins d’œil, de doubleurs connus qui viennent se prêter au jeu du cirque, des amis regrettés disparus trop tôt, des personnages hauts en couleur, des lancers de poissons, des sangliers, des bagarres, Abraracourcix, bref, tout ce qui fait une bonne soirée entre amis.