J'ai essayé de regarder un autre film : j'étais dans le train pour 1h45 et c'était malheureusement le seul film dont la durée correspondait. Pourquoi l'avoir regardé ? La raison profonde est que je suis un optimiste : j'espère toujours que le prochain film live d'Astérix me procure ne serait-ce que la moitié de la rigolade que m'a procuré le 2ème film. Peut-être aussi que la présence de Baer en Astérix m'avait fait secrètement croire que c'était un indice dans ce sens car je l'apprécie et qu'il a joué déjà Otis dans Astérix et Cléopâtre.
Las, trois fois hélas, ma naïveté m'a encore joué des tours. Honnêtement, j'ai dû rire à 4 ou 5 blagues ou situations comiques dans le film (la scène avec le bourreau, qui m'avait fait rire dans la BA, l'abattage du 4ème mur avec les Aventures d'Astérix et des scènes de flegme légendaire britannique).
Et maintenant, attaquons-nous aux défauts :
Les effets spéciaux sont bizarres, presque mal faits et un peu trop pris par-dessus la jambe sous prétexte que c'est un film comique et que donc, ce n'est pas grave si on fait un peu n'importe quoi.
L'accent britannique de tous ces acteurs français.... j'ai voulu m'y faire mais je n'ai jamais pu. J'ai ressenti un mélange de honte et de frustration. J'ai également ressenti le même malaise que lorsqu'on voit Gordon-Levitt grimé en Bruce Willis jeune dans Looper : ça ne fonctionne pas. Pour vous donner un dernier point de comparaison, c'est comme quand un personnage parle en charabia dans un film américain alors qu'il est censé parler couramment français !
Les acteurs font ce qu'ils peuvent mais ils n'ont pas de chance : Goudurix est tête-à-claques, McIntosh est horripilante et Astérix en est à son 3ème acteur différent en 4 films. Finalement, même si j'ai été choqué initialement, c'est peut-être Luchini qui s'en sort le mieux en jouant un César grandiloquent, arrogant, sûr de lui et pourtant les scénaristes lui ont laissé un moment plus intime, presque vulnérable, à l'image de la scène des "au revoirs" entre Obélix et Idéfix (j'avoue avoir pensé qu'on le reverrai ensuite, le petit toutou à son pépère).
Et heureusement, les Normands sont là pour apporter une touche d'humour potache qui se finira par une allégorie des effets extrêmes de la foi (au sens large).
En bref, le film a pour lui le matériau d'origine dont le scénario (mélange d'Astérix chez les Normands et chez les Anglois) est un classique d'Astérix avec son lot de bagarres, de touches de stratégie, des amourettes et de l'Aventure, mais il gâche tout ceci par un jeu lourdaud, un humour qui tombe à plat et des effets spéciaux ratés.