Astérix au service de sa majesté est un film surtout au service...de l'insuffisance. Un peu mieux que le précédent Astérix aux Jeux Olympiques, il n'en reste pas moins oubliable et repose sur des gags lourds (le personnage de Goudurix, dont l'acteur fait ce qu'il peut pour tirer son épingle du jeu, reste caricatural) ou sur des cliché à outrance (différence anglais-français, groupe de rock, rugby, thé...). La dispute entre Astérix et Obélix n'apporte rien à l'histoire et fait même peine à voir (surtout pour les plus jeunes qui ne comprennent pas cette rupture entre les deux amis de toujours). Dans Astérix Mission Cléopâtre, ils se chamaillaient bien un peu, mais pas de cette façon trop brutale et tragique. Les quelques bons gags (souvent ceux apportés par Luchini, comme le pigeon en guise de téléphone) sont noyés dans la pauvreté du scénario, qui est davantage basé sur des ruptures en tout genre (s'ajoute celle de Jolitorax et sa femme Ophelia) que sur la guerre des anglo-saxons avec César, intrigue qui est oubliée et revient à la fin pour le "happy-end" bâclé. Dany Boon, qui a reçu un cachet juteux pour le second rôle rapide qu'il offre, surjoue et fera rire ceux qui apprécient l'humour lourd. Et que dire d'Edouard Baer qui est un Astérix guère mieux que Cornillac, après l'inimitable Clavier... Le mélange de deux scénarios d'Asterix (Astérix chez les Normands,* Astérix chez les Bretons*) n'était peut-être pas une si bonne idée et il aurait mieux valu se concentrer sur un seul des deux livres pour le réussir un peu plus. Un film qui divertit rarement, étant trop noyé dans le tragique, mais qui relève déjà un peu la barre du précédent. Peut mieux faire.