Que dire de plus, que le lynchage médiatique n'a pas déjà dit ? On a un peu l'impression de frapper un homme à terre, aussi on va mettre de l'eau dans notre potion magique. D'abord, on commence par le positif (pour être un peu original) : Gilles Lellouche en Obélix ne cherche pas à grappiller l'interprétation inégalable de Depardieu, impose sa bonhommie au personnage, a un arc narratif pas désagréable, jette quelques répliques sympa (les seules sans réf', donc qui font du bien dans le lot), bref Obélix fonctionne pour notre part (on vous promet, on n'a mis que de l'eau en rab dans la potion). Deuxième personnage qui nous a amusé rapidement, Epidemaïs (Ramzy Bedia) dont quelques vannes borderline ne passeront plus dans quelques temps (alors on en profite). Autrement, les amateurs de Jonathan Cohen seront au moins contents de retrouver sa routine comique, un service assuré. Voilà pour toute la bienveillance dont on a fait preuve pour Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu. La suite est moins enthousiasmante, avec ce qui saute aux yeux sans avoir à tergiverser : oui, ce n'est qu'un all-guests (on invite toutes les personnes populaires du moment, quitte à ce que les références soient périmées d'ici un an ou deux - vannes à DLC très courtes -, et à ce que le spectateur se rende vite compte que certains ne sont pas - du tout - faits pour être acteur/actrice... Le meilleur étant Zlatan Ibrahimovic, mono-expressif, qui semble ne même pas comprendre une seule syllabe de ce qu'il raconte en français, un summum du gênant) sans trop d'histoire et avec des effets spéciaux effroyables pour un budget de 65 millions. On sait où est passé l'argent, quand on voit la ribambelle de noms qui comblent l'écran du générique de fin, et les effets numériques (la tornade Obélix) et cascades (les sauts lors des scènes de kung-fu) qui piquent les rétines. Aussi, on a un problème avec les chiens qui jouent Idéfix, ils se remplacent tout au long du film, et ne se ressemblent pas vraiment (comme si on s'en fichait un peu). La séance a été assez silencieuse, sauf quelques gloussements ponctuels conciliants, et grincements de sièges de ceux qui partent en cours de film, ayant au moins contribué à l'effort national demandé par l'équipe du film qui doit le soutenir, pour que les producteurs ne prennent pas peur des "blockbusters français". Soyez gaulois, surtout si vous avez l'abonnement illimité, vous avez déjà peut-être essuyé un Jeux Olympiques catastrophique et un Service de sa Majesté pitoyable, cet Empire du Milieu se cale au milieu, pour former le trio de choc (allez, complétez votre collec'). Le casting démesuré ne marche pas, beaucoup jouant comme des tartes (n'est pas acteur qui veut), avec ces gros plans qui durent et références répétées pour que vous finissiez par arrêter de vous demander "Mais c'est qui ?!!" (une pancarte clignotante avec le nom de la vedette serait aussi fine), le niveau des vannes est assez faiblard, la dispute entre Astérix et Obélix sort de nulle part pour le besoin du récit, le final déçoit carrément (
ils n'auraient pas été là, ç'aurait été pareil... Ils ne sont absolument pas ceux qui ont fait gagner la bataille finale : c'est une blague ?
), et les effets spéciaux ne sont pas bons. Au milieu (pas l'Empire), on ne sauve que trois personnages de façon totalement subjective, et sans grand enthousiasme. Allez, soyez gaulois, râlez, mais en l'ayant vu.