L’impératrice de Chine est emprisonnée suite à un coup d’état fomenté par Deng Tsin Quin. Dans sa fuite, la princesse Fu Yi s’enfuie en Gaule pour demander de l’aide à deux valeureux guerriers…
Cinquième adaptation "live" des aventures d’Astérix & Obélix, qui se retrouve pour l’occasion être le premier film à ne pas être adapté d’une bande dessinée. Un scénario original où une princesse choisie délibérément de parcourir 10 000km (à vol d’oiseau) pour demander de l’aide à d’irréductibles Gaulois (ok pourquoi pas, mais il y avait tout de même plus près quand même, non ?).
Un tournage émaillé d’incidents, comment le fait d’avoir été interrompu en mars 2020, à seulement 3 mois du premier clap (à cause de la pandémie de Covid_19), pour ne reprendre qu’en avril 2021. Ajouter à cela, que le tournage devait avoir lieu en Chine (ce qui explique le déplacement d’une délégation aux côtés d’Emmanuel Macron lors d’un voyage officiel), sauf qu’après avoir pris connaissance du scénario, le tournage dans l’Empire du soleil levant tombe à l’eau (la censure imposera de retirer plusieurs scènes, comme celles de la destruction d’un vase ancien, la vanne sur la protection des pandas ou encore, la gifle sur le maître de kung-fu, et comme tout cela ne suffisait pas, le bureau de propagande du Parti Communiste chinois y a vu d’un très mauvais œil l’invasion de son pays). Résultat, toutes les scènes en extérieur ont dû être tournées en Ile-de-France et dans le Puy-de-Dôme.
Côté distribution, le jeu des chaises musicales a encore frappé, après Clavier, Cornillac & Baer, c’est au tour de Guillaume Canet de camper le frêle moustachu aux côtés du rondouillard Gilles Lellouche (c’est la première fois qu’Obélix n’est pas incarné par Depardieu). Et pour continuer dans l’absence de logique, signalons aussi la présence de José Garcia (Biopix) qui incarnait un tout autre personnage (Couverdepus) dans l’adaptation de Langmann & Forestier. Dans les rôles secondaires, puisque c’est devenu la marque de fabrique des dernières adaptations, le film n’est qu’un enchaînement de caméos dont on cherche encore la plus-value, face à un scénario ronflant et qui s’éternise lourdement. Pierre Richard dans une parodie de ses innombrables rôles de gaffeur (la scène où il s’enfonce dans du sable mouvant), Jonathan Cohen qui semble toujours et encore jouer la même partition et dans une moindre mesure Marion Cotillard (qui n’apparaît qu’une seule fois mais trône tout de même en tête d’affiche, loin de moi l’idée de croire que c’est parce qu’elle est la femme du réalisateur…). Sans oublier les (trop) nombreux guests venus cachetonner sagement les uns derrière les autres (l’équipe marketing de chez Pathé n’y est sans doute pas pour rien, en faisant appel à des starlettes qui sauront parler aux ados), tels que Zlatan Ibrahimovic, Angèle, Bigflo & Oli, Mcfly & Carlito, Orelsan ou encore Thomas VDB (une ligne de dialogue pour certains, histoire de justifier leur chèque) et encore, Florent Manaudou n’a aucun dialogue, il est juste là pour sa plastique, une potiche quoi.
Le souci majeur de cette adaptation, ce n’est pas qu’elle soit foncièrement mauvaise (on a largement vu pire par le passé), c’est juste son absence flagrante d’humour. A aucun moment il nous sera permit de rire. On cherche désespérément les vannes et les répliques qui font mouche, est-ce ma faute si j’ai été incapable d’esquisser le moindre sourire ou bien alors c’est toute la salle qui avait de la merde dans les oreilles et n’a pas pu profiter des savoureuses blagues écrites par les scénaristes des Tuches ? Le doute subsiste… Si la consigne était de rire des anachronismes (le chariot 2 CV Citroën, le parfum J’adore de Dior ou encore, les pigeons voyageurs qui roucoulent un son de SMS), vous en conviendrez, c’est relativement mince, surtout pour un film qui frôle les 2h. Fallait-il se bidonner devant le nom des personnages (qui manquent cruellement d’imagination) ? Tat Han, To Fu, Banane, Ri Qi Qi ou encore Ra Mo Li. Je suis sûr qu’ils avaient en tête Grainderiz, mais à cause du bad buzz d’Isabelle Balkany, ils ont été contraints de rétropédaler.
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La franchise au complet :
│ Astérix et Obélix contre César (1999) ★★☆☆
│ Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002) ★★★★
│ Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre - Le Comankonafé (2002) ★★★☆
│ Astérix aux Jeux olympiques (2008) ☆☆☆☆
│ Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté (2012) ☆☆☆☆
│ Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu (2023) ★☆☆☆