Sans être un fan absolu, j’aime le cinéma de Wes Anderson. Ses couleurs, ses décors, ses mouvements de caméra, je prends toujours un plaisir certain à regarder ses longs métrages. Son The French Dispatch de 2020 m’avais laissé un arrière-goût de déception. Le premier segment m’avait conquis, alors que les 2 suivants m’avaient clairement laissé sur le carreau. J’attendais donc de voir ce nouvel opus, dans l’espoir de me reconnecter avec un artiste que j’apprécie.
Globalement, l’expérience fut bonne, mais sans vraiment être totalement convaincante. Comme d’habitude, son univers me transporte. Les décors sont impressionnants, les acteurs bien dirigés, l’ensemble est cohérent et intéressant, mais je ne peux m’empêcher de rester un peu sur ma faim. Sans savoir réellement pourquoi, je n’arrive pas à toucher l’essence du film. Je ne sais donc pas si j’ai loupé quelque chose, ce qui est fort probable, ou si l’aspect formel du long métrage écrase totalement le fond.
L’idée de transposer l’idée du confinement dans son univers si particulier, en prenant en compte le contexte post covid dans lequel nous sommes, me plait. Néanmoins, seulement deux éléments du récit semblent m’avoir réellement intéressé. D’abord, la romance entre le personnage de Scarlett Johansson et Jason Schwartzman, et leurs histoires respectives, puis l’apparition solaire de Maya Hawke, en professeur volontaire ayant du mal à cadrer ses élèves partis dans les étoiles. Pour le reste, j’avoue être bien moins conquis. Comme dis précédemment, l’ensemble donne un tout cohérent, mais ça n’a pas suffi à m’enchanter autant que je ne l’aurais souhaité.
Malgré tout ça, reste que Wes Anderson a du talent, c’est indéniable. Pour preuve, la scène de l’arrivée de l’alien, toute en douceur, accompagnée de cette si belle composition d’Alexandre Desplat. A peine 3 min d’images en mouvement, pour quelques frissons et un sentiment de joie qui nous contamine à coup sûr. Cette couleur verte, qui vient inonder l’écran, pour laisser la place à tout le talent plastique du réalisateur, qu’on lui connait depuis longtemps. Les dialogues s’arrêtent, et la musique de Desplat vient absorber la bande sonore pour nous offrir une scène d’une douceur palpable. Cette séquence, mémorable, est un réel délice, et je pense sincèrement qu’à elle seule le film mérite d’être vu. Elle fait partie de ces petits instants de cinéma qui me sont chers.
Il est assez clair que l’ensemble du récit est, comme d’habitude, très riche. C’est d’ailleurs très souvent le cas avec Wes Anderson, tant son cinéma est extrêmement verbeux. Ça parle, ça parle, ça parle, comme toujours chez lui. Quand je dis ça, je ne le vois pas comme un défaut, car même si les dialogues sont omniprésents, la mise en scène n’est pas oubliée pour autant. Mais nous touchons bien là ce qui peut rendre ses films légèrement difficiles d’accès. Un visionnage seul ne permet pas de profiter de tout ce qui fait la richesse de ses films. Je suis sûr que beaucoup de choses pourraient être approfondies avec un deuxième regard plus attentif, moins dans la découverte et l’émotion.
Si son cinéma vous plait, et que comme moi The French Dispatch vous avait déçu, je vous inviterais donc à faire l’essai de ce film, qui malgré ses défauts, propose quelque chose de bien plus charmant.