Un film un peu à part, hors du temps et des modes, comme régulièrement chez Eugene Green, et au style tout à fait personnel, notamment en ce qui concerne le jeu des comédiens , qui déclament (souvent face caméra) plus qu'ils ne jouent, ce qui donne une certaine théâtralité -dans un sens non péjoratif- à l'ensenble. Ca peut être déroutant pour ceux non habitués à ce style.
Ici, il s'inspire d'un mythe basque sur une sorte de déesse-mère , Mari , qu'il mixe avec des éléments de christianisme (la présence du "diable", entre autres). La version qu'il en donne, par le comportement des personnages, semble venir d'un vieux conte médiéval, relatant un moment où les deux religions se côtoyaient et où la population connaissait encore les anciennes croyances-qui semblent quelque peu animistes).
Le tout non situé dans le temps (costumes et décors assez modernes, genre fin XXème siècle, mais absence d'autres signes de modernité , à part les allusions à notre époque que fait le Diable, qui utilise même un ordinateur).
Dit comme ça, ça fait bizarre, mais le résultat est très cohérent, et donne en fait un conte intemporel, aux multiples interprétations.
En plus, visuellement c''est réussi. Très belle photo, notamment dans les scènes éclairées à la bougie .