Atlantique montre sous un jour nouveau la migration africaine vers l'Europe, régulièrement (mal)traitée par l'actualité.
Le départ de jeunes travailleurs dans une pirogue, l'absence des êtres aimés, est montré sous une perspective particulière : celle d'Ada et de ses amies d'une part, des jeunes femmes restées dans la ville poussiéreuse, amorphe et solaire de Dakar ; d'autre part la perspective non-occidentale mais africaine, sur la signification de la perte des êtres qui nous sont chers.
Le film joue avec les frontières : le fantastique valse avec le réel. Ce pari osé est en partie réussi, en partie seulement, car il pêche par une lourdeur, un excès de zèle qui rompt avec le rythme du film et risque de perdre les spectateurs.
Une fièvre prend les femmes et l'inspecteur de police la nuit. Est-elle due à un djinn maléfique, à combattre à coup de versets? Est-ce l'esprit des hommes partis, venus la nuit habiter le corps des femmes, qui se fait la voix de leurs revendications?
Atlantique est le ressac de l'océan, une musique de fond omniprésente. Atlantique est le ressac des souvenirs et des esprits épris de justice. Un concept original, qui vient bousculer notre regard très occidental sur la migration. La mise en œuvre de l'idée reste maladroite.