Un jeune homme sort de son asile psychiatrique et veut séduire une actrice dont elle se fiche totalement. Quitte à la séquestrer...
Huitième film de Pedro Almodovar, Attache-moi est celui qui l'a fait connaitre sur la scène internationale, allant même jusqu'à faire scandale aux États-Unis à cause d'une scène de sexe censée être explicite, alors que non... Mais c'est aussi la révélation d'Antonio Banderas et Victoria Abril que je trouve excellents tous les deux, car s'il y a l'idée de la soumission de l'un envers l'autre, le rapport de force semble peu à peu s'inverser, pour un final assez surprenant, qui se rapproche d'un certain syndrome suédois...
On reconnait assez vite la patte d'Almodovar, notamment quelques références cinéphiles, avec La nuit des morts vivants ou les couleurs très vives qui renvoient à du Douglas Sirk, mais également dans le personnage secondaire du réalisateur, malade, qui veut encore tourner quitte à partir en beauté.
D'une certaine façon, le cinéaste semble s'amuser des codes de la sexualité, avec des gens qui enlèvent leur culotte, qui font pipi devant la caméra, ou alors cette représentation du corps, soit sublimé comme celui de Victoria Abril (qui dispose d'ailleurs d'un drôle de sex-toy), ou meurtri comme Antonio Banderas. Mais, malgré certaines facilités scénaristiques, il en résulte un film vraiment intéressant, plus complexe que ce que le titre semble suggérer, et avec deux très bons acteurs.