La jaquette donne le ton : un Steven Seagal rajeuni de vingt ans, flingue à la main et avec pour accroche : « La bataille la plus importante de sa vie »... Ça promet ! Nous ne sommes d'ailleurs pas déçus tant le gros Steven, avec la grande complicité du réalisateur Michael Keusch, signe un hallucinant navet, ce type de films où il n'y a rien à sauver de la première à la dernière minute. Au-delà d'une intrigue incompréhensible (d'ailleurs, si quelqu'un dans le monde a compris ne serait-ce qu'un peu, qu'il me fasse signe!) à base de produits chimiques transformant plus ou moins les gens en vampire, à moins que ce ne soit une drogue, le tout avec une armée plus ou moins corrompue (cela non plus, pas compris), c'est l'incroyable ringardise de l’œuvre qui choque.
Aucun rythme (et encore, ce n'est pas ce qu'il y a de pire), que du cliché, des dialogues... pas terribles, aucun personnage charismatique... La liste est longue pour décrire toutes les casseroles que trimballent « Attack Force » pendant une heure et demie. Mais le plus drôle, c'est quand même Steven Seagal. Alors que ses acolytes répètent à peu près 8000 fois dans le film à quel point celui-ci est un combattant incroyable, il faut le voir se battre (enfin, grand mot) à coups de moulinets filmés en gros plan afin de ne pas montrer que le grand Steven est tellement gros qu'il est en réalité quasiment incapable de faire le moindre mouvement rapide. Pire : alors qu'il ressemble désormais à une fusion entre Pierre Ménès et Gérard Depardieu, celui-ci trouve le moyen de défoncer sans grande difficulté une tueuse surpuissante capable de broyer Sébastien Chabal et Jean-Marc Mormeck en moins de cinq secondes !
Le plus drôle reste quand même ce dernier plan où notre super Steven, qui vient donc de sauver (plus ou moins) les États-Unis à lui tout seul, s'éloigne avec son ami sous le bras, laissant ainsi éclater au grand jour ses indescriptibles difficultés de déplacement : pour vous donner une idée, ma grand-mère de 88 ans marche à peu près deux fois plus vite... Je pourrais continuer à me moquer comme cela pendant des heures, notamment sur la géographie (pour ceux qui l'ignoraient : Bastia est un petit village juste à côté de Bordeaux, parmi d'autres infos très étranges), mais je ne voudrais pas trop tirer sur l'ambulance : aussi laissons ce pauvre « Attack Force » où il est, en bonne position au palmarès des œuvres fétiches de « Nanarland ».