Premièrement, je ne comprends pas cette moyenne sur le site.
Je reconnais que ce n'est pas un film que l'on peut qualifier de chef d'oeuvre, que c'est un film que l'on peut considérer comme "mineur" dans la filmographie du marseillais mais il ne mérite pas une note si basse.
Je sais que certains pourront croire à mon manque d'objectivité envers une famille de coeur qui sait toucher ma fibre émotionnelle depuis de nombreuses années mais NON il n'y a pas que ça.
Ce film m'a fait pleurer comme une madeleine, les larmes coulaient vraiment et ça ne m'était pas arrivé depuis pas mal de temps dans une salle de cinéma. Ce n'est pas le côté mélodramatique mais le bouton sur lequel Robert Guédiguian appuie qui marche sur moi (sans doute plus facilement que sur d'autres sans doute).
Depuis 34 ans qu'ils font des films ensemble, Robert ne cesse de filmer la femme qu'il aime avec un regard des plus éloquent. On sent l'amour qu'il porte à sa femme dans la manière dont il la filme, la cadre et lui écrit ses rôles.
Ici, la "fantaisie" qu'il signe, comme il se plait à l'appeler lui-même, nous fait vivre une parenthèse dans la vie d'Ariane. Un dépaysement, une nouvelle vie avec des inconnus qui ne le seront finalement pas tant que ça.
C'est son anniversaire, elle est chez elle en train de préparer un somptueux dîner pour ceux qu'elle aime, son mari, ses enfants... Entre deux livraisons de fleurs et quelques coups de téléphone pour lui présenter des voeux chaleureux, elle confectionne un gâteau qu'elle va se retrouver seule à déguster. Elle mitone tout ça dans sa chaleureuse cuisine pleine d'amour qui détone allègrement avec l'ambiance glacé des paysages des premiers plans. nous sommes pourtant à Marseille !
En effet, son mari est en voyage d'affaire et ses enfants s'avèrent trop accupés pour lui rendre visite. De déconvenue en désistement l'équilibre de ce petit monde bien cadré semble ne plus tenir qu'à un fil.
Là commence cette escapade qui va l'amener à croiser des personnages tous plus improbables les uns que les autres.
Refusant de passer sa soirée anniversaire en solitaire, elle prend sa voiture et quitte son quartier, son univers.
Là commence la parenthèse, la fantaisie qui n'a d'autre but que de célébrer cette famille de coeur et les liens qui les unissent. Les vieux de la vieille et les petits nouveaux (Anaïs Demoustier) et de nous offrir un moment de plaisir innocent en leur charmante compagnie.
La musique prend aux tripes et entendre la salle d'un restaurant reprendre en choeur du Jean Ferrat ne laisse pas indifférrent. Heureusement qu'il m'a épargné "Camarade" car là, je n'aurais pas eu assez de mouchoirs pour tenir jusqu'à la fin du film. Nous sommes dans un conte qui laisse la part belle à l'imaginaire, où les tortues philosophent, où les américains ont des accents marseillais et où les restaurateurs font du mécénat en écoutant
https://www.youtube.com/watch?v=pLyYbxPPVyk&feature=kp
http://www.avoir-alire.com/local/cache-vignettes/L600xH401/ariane_15_1_-d4f9e.jpg
C'est un film pour rêveurs éveillés, clowns en goguette et poètes du dimanche.