Édifiant procès des lacunes juridiques françaises.
André Bamberski vit au Maroc avec sa femme et leur deux enfants. Tout allait pour le mieux jusqu'à une perte de contrôle de son véhicule et une rencontre avec Dieter Krombach qui bouleversera sa vie : mort de sa fille Kalinka, dont la première cause de décès invoquée s'avère différente; la persuasion pour le père de famille d'avoir trouvé le coupable et les invraisemblances juridiques qui vont y faire obstacle.
Réalisateur de l'enquête (affaire Clearstream) et surtout présumé coupable (affaire d'Outreau), Vincent Garenq est passé métronome dans les reconstitutions juridiques et les films procès sur les défauts et la complexité des tribunaux français. Au nom de ma fille ne fait pas exception et parle de l'affaire Kalinka avec la pudeur absolue dénudée de tout sentimentalisme inutile, le réalisateur dresse les procès de tout le monde: des magouilles d'extradition aux erreurs d'André, de la naïveté de la mère de Kalinka au comportement narquois de Dieter, chaque comportement est passé au peigne fin.
Lors d'une récente interview sur France 2, Daniel Auteuil évoquait sa rencontre avec André et la confiance de ce dernier, d'abord sceptique a l'idée de l'adaptation de son propre livre avant d'approuver le projet et d'en avoir les larmes aux yeux a l'issue de la projection. L'acteur y est brûlant de justesse, particulièrement dans ses regards. Marie-Josée Croze est remarquable en femme défendant a tout prix une version des faits avant d'être rattrapée par le passé, via un témoignage accablant. Sébastian Koch en docteur morbide est également parfait.
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