Au p'tit zouave par narbe
Bien sûr "Au p'tit zouave" nous permet de nous replonger dans l'ambiance de la France de l'immédiat après-guerre (1949) avec ses cafés de quartier, ses prostituées, son langage aujourd'hui disparus. Bien sûr le film nous permet de renouer avec ce cinéma où les acteurs de second plan bénéficiaient de plusieurs scènes pour briller, aidés en cela par des dialogues souvent savoureux. Seulement voilà, "Au p'tit zouave" demeure avant tout un film bavard mais sans le charme ni la férocité des dialogues que Clouzot avait mis dans la bouche de ses acteurs de "L'Assassin habite au 21". "Au p'tit zouave", qui marche allègrement sur les traces du film sus-cité, souffre d'ailleurs de la comparaison. Certes Grangier s'en tire honorablement dans la narration et la façon dont il entrelace les scènes mais, par ailleurs, on n'arrive pas à s'intéresser aux personnages, taillés à la serpe: le pauvre Dalban qui n'arrête pas de râler tout au long du film, François Périer, qui n'apparaît qu'après le premier tiers du film environ (comme Pierre Fresnay dans "L'assassin...", décidément), arrive tant bien que mal à nous émouvoir ou à nous apeurer; il convient d'ailleurs revoir plutôt Jean Desailly dans "Maigret tend un piège", bien meilleur, dans un rôle similaire.
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