Tout comme "les héritiers", sorti quelques semaines plus tôt et qui racontait comment une prof d'Histoire allait sensibiliser puis faire se rencontrer une classe de seconde (réputée faible) dans un lycée de Créteil et l'épisode tragique de la Shoah, "le labyrinthe du silence" ne brille pas pas par son caractère cinématographique mais se révèle avant tout O combien utile par ces temps moroses où l'individualisme et le FN semblent s'inscrire durablement dans nos esprits.
En effet, en dépit d'un sujet fantastique (le lent et laborieux réveil de la conscience allemande, dans les années 50, face aux exactions nazies dans les camps de concentration, notamment), le film déroule assez platement son intrigue par le biais de personnages peu et mal développés, principalement lors de dialogues; mais les scènes, véritablement cinématographiques, soit avec une intention et une écriture propres au média sont à compter sur les doigts... d'une main; dommage si l'on se souvient de celle qui nous montre, sans aucun dialogue (tiens !), mais accompagnée de musique classique, les témoignages, au jeune procureur, des juifs internés à Auschwitz.
Il convient avant tout de saluer l'existence de ce film, opportuniste en cette année "anniversaire" (les 70 ans de la libération d'Auschwitz), utile aux jeunes générations (et aux autres) qui à l'image d'un personnage du film interroge: "Est-ce vraiment utile que tous les jeunes Allemands se demandent si leur père est un meurtrier ?".