Moi qui n'ai aucun goût pour l'absurde et le non-sens, j'étais toujours passé à côté de Quentin Dupieux jusqu'à présent, avec néanmoins une curiosité pour le bonhomme à assouvir un jour ou l'autre.
La sortie de "Au poste!" semblait la bonne opportunité : de l'avis général, un film plus accessible que les précédents, d'une durée ramassée, et en plus sur le terrain du polar, un genre qui me parle (à commencer par cette superbe affiche inspirée des productions Cerito).
Bref, peu de risque de passer un sale moment a priori.
Et pendant une demi-heure, c'est même avec le sourire au lèvres que j'ai découvert l'univers de Dupieux : Poelvoorde et Ludig sont remarquables, le contexte parodique est bien géré, certains gags fonctionnent bien… Et Anaïs Demoustier maîtrise joliment l'accent ch'ti.
Hélas, la seconde partie se met à patiner sévèrement, avec des flashbacks laborieux (les 7 allers-retours, franchement...) et une volonté manifeste de forcer l'aspect absurde, de cultiver une étrangeté artificielle.
On en arrive ainsi à ce twist dont on ne sait s'il faut en rire ou en pleurer, sachant que le film s'achève à 1H06 hors générique, et que certains aspects de cette historiette semblent clairement torchés.
Au final, l'impression contradictoire qu'on se fout un peu de ma gueule, et en même temps d'avoir assisté à quelque chose de singulier, par un cinéaste proposant un véritable univers.
J'essaierai forcément un autre titre de Dupieux pour trancher, mais je reste sceptique.