Devant le succès international de son deuxième court-métrage, le jeune réalisateur, Daniel Ribeiro, réécrit le scénario, fait appel aux mêmes acteurs et réalise ainsi son premier long métrage. Au premier regard. Le sujet aurait facilement pu basculer dans le larmoyant. Un jeune homme non voyant, étouffé par une famille trop protectrice, homosexuel de surcroît, cherche la liberté et l'amour. Tout était rassemblé pour plomber le film. C'est tout le contraire. Le réalisateur évite tous les écueils et réalise ce premier long-métrage avec une grande pudeur, une infinie délicatesse. Beaucoup de tendresse aussi. Un joli conte dans notre actualité, assez rare pour le mentionner. À ne pas négliger non plus pour le message de tolérance délivré, et le droit à la différence, aussi. Le scénario n'appuie pas lourdement sur le handicap physique du héros, pas davantage sur son orientation sexuelle. Il est juste question d'un jeune homme qui, comme les autres, vit avec ses besoins et surtout ses envies, comme tout un chacun. Sans aucun apitoiement. Là réside peut-être la plus belle réussite du film. Un grand plus, et non des moindres, vient des trois principaux protagonistes. Parfaitement justes, attachants et charismatiques. Nul doute que Daniel Ribeiro revienne nous surprendre. Outre ses nombreux engagements et projets divers, il offre avec ce premier film, simple et généreux, des portraits magnifiques d'une jeunesse, à qui on ne peut souhaiter que le meilleur.