Équation à deux inconnus, Au premier regard avance avec la logique de la chronique adolescente qu'il est. Apprentissage du sentiment amoureux, sortie de l'enfance, acceptation de la différence, le premier long métrage de Daniel Ribeiro est tout ça à la fois.
Aveugle de naissance et ami de toujours avec la volontaire Gia, Leo se découvre amoureux d'un garçon quand Gabriel arrive dans la classe. Alors que la cécité est un frein à ses désirs d'indépendance, l'homosexualité va aider le jeune homme à s'affirmer. À ce jeu de différences au carré, Leo a tout à gagner.
La mise en scène est soignée mais sans grande personnalité. Le récit très linéaire avance à un rythme pépère. Trop dialogué, pas assez intuitif malgré un travail sonore intéressant, Au premier regard manque de souffle. Ribeiro n'a pas l'audace narrative et formelle qu'Araki ou Dolan auraient immanquablement associée à cette histoire pourtant très attachante.
Car Leo est un garçon auquel on s'identifie très vite. Gia est une amie qu'on aimerait avoir, et Gabriel aurait pu nous faire tourner la tête. Le film propose alors quelques très jolies scènes [le rasage, la danse, la douche] mais n'évite pas quelques lourdeurs [avec la mère ou les deux couillons de la classe qui s'en prennent à Leo, par exemple].
Comme les comédiens sont très justes, principalement Ghilherme Lobo dans une maîtrise gestuelle et corporelle impressionnante, et que la fin est très réussie [les dernières scènes sont très belles], on oubliera l'ennui ressenti ici et là pour garder au cœur le souvenir d'une belle histoire d'amour.