Il se dégage de « Au premier regard » un indicible charme, et le film semble être porté par la grâce. Si l’on occulte un mise en scène un peu poussive et scolaire et un scénario un poil fleur bleue, on ne peut que se réjouir, se désoler et se révolter avec le jeune Leonardo (incarné par l’incroyable Ghilherme Lobo), jeune aveugle qui par son handicap, la fin de l’adolescence, sa sexualité et ce monde extérieur toujours plus hostile, se cogne à la vie. Et c’est cet ensemble de petites scènes, de petites touches intimistes qui éveillent nos sens et notre intérêt. Cela forme un ensemble juste d’une pureté sentimentale qui exclut tout pathos et revendique haut et fort le l’impérieuse nécessité de vivre sa vie au mieux, malgré tout. « Au premier regard » est un incubateur d’espoir et de bonheur. Daniel Ribeiro nous cueille là où ça fait du bien, son film vous donne un incroyable sourire.
On peut se réjouir que le cinéma sud américain (on se souvient de « XXY » de Lucia Puenzo ou encore de « Absent » de Marco Berger…), traite des sujets de sociétés complexes, sans militantisme ni dogmatisme en toute simplicité… Il affiche une belle vitalité et donne aux écrans du monde entier de belles perspectives d’avenir.