La nouvelle directrice d'une maison d'éducation surveillée emploie la manière répressive et les détenues se révoltent. Profitant de ce que le pays est inondé, l'une d'entre elles s'évade avec la complicité de son amant. Le cinéphile qui a apprécié à sa juste valeur la puissance de The Magdalene Sisters, il y a quelques années, trouvera peut-être que Au royaume des cieux n'est pas du même niveau mais il ne pourra que reconnaître ses grandes qualités, son intensité, notamment dans son final avec deux intrigues parallèles et son interprétation remarquable (Suzy Prim et la jeune Suzanne Cloutier, notamment, Juliette Greco n'ayant qu'un rôle secondaire, et Serge Reggiani, par intermittences). Cette fois, Henri Jeanson a remisé ses bons mots au vestiaire et ses dialogues sonnent fort et juste. Enfin, dans ce mélodrame, l'intelligence narrative et la mise en scène inspirée de Duvivier font le plus souvent merveille, en particulier dans les scènes de groupe (la grève de la faim) et celles du paysage dévasté par les inondations, dignes de Murnau.